Paris, le 02 Juillet 2005
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Réflexion !
Par Manuel Ruben N’dongo, Écrivain Francophone Consultant-politique
À quatre jours du Sommet de G8, les concertistes internationaux de toutes les musiques branchées et leurs stars, les Altermondialistes et les autres (mouvements de Gauche…), organisent dans les capitales occidentales, une « grande fête de la musique mondiale » pour – paraît-il – dénoncer « les misères africaines et réclamer le développement de ce continent gangrené, depuis un quart de siècle, par l’oppression des régimes corrompus, la forfaiture, le népotisme, le tribalisme et le régionalisme.
Si les initiatives individuelles des musiciens venus de toutes les contrées de la communauté internationale sont indispensables pour dénoncer la « pauvreté en Afrique, » force est de constater l’amnésie qui frappe les consciences de ceux qui organisent ces genres de manifestations. Comment ne pas se rendre à l’évidence du mal africain ? L’Afrique du pétrole, des diamants, de l’Or…, a-t-elle vraiment besoin que l’on organise pour elle, des concerts musicaux géants pour parler de ses projets de lutte contre le sous-développement ? Cette même Afrique qui exporte du bois, du café, du cacao, de manganèse, de l’Uranium, du phosphate, du gaz… etc., est-elle vraiment pauvre ? Ses ressources ne sont-elles pas simplement pillées abusivement par d’irresponsables pouvoirs politiques sans projets d’avenir avec la complicité d’une élite locale pourrie qui gravite à tous les niveaux dans l’échelle du commandement ?
Et ces élites africaines – parlons-en – formées dans les universités occidentales, qu’ont-elles apporté à leur Afrique malade en un quart de siècle ?
Au lieu de proposer une alternative économique et sociale de sortie de crise, nos pseudos intellectuels qui entourent les régimes politiques africains et gravitent au sein de l’appareil de l’État, se soucient, non pas de conseiller correctement nos dirigeants pour des projets économiques alternatifs, mais piller systématiquement les caisses de l’État pour garnir leurs comptes bancaires à l’étranger, dans les paradis fiscaux. Et pendant ce temps, leurs concitoyens sont écrasés au quotidien par la disette et misère. Soyons sérieux ! il y a plus de cinquante ans déjà que l’Afrique décolonisée rame et traîne sa misère. Même les pays africains dits « exportateurs de l’Or noir » et autres ressources naturelles n’ont jamais été politiquement responsable pour redresser leurs pays en vue d’intégrer « l’économie de marché. »
Et pourtant, depuis des décennies, la France, les USA, le Royaume-Uni, le Canada et autres pays occidentaux n’ont jamais cessé, soit annuler une partie de la dette africaine, soit la rééchelonner.
Mais, faute d’un réel PROJET DE SOCIETE, l’Afrique ne peut, et n’avancera pas. Car il faudrait une forte implication des dirigeants compétents qui ont un sens de responsabilité dans la gestion des affaires publiques de l’Afrique pour voir enfin enclencher le début d’un processus de développement. Les « concerts géants » ou « l’annulation de la dette, » ne sont pas un remède efficace de lutte contre le sous-développement et la misère en Afrique.
Lorsque qu’un médecin s’attaque à une pathologie chronique, il n’utilisera pas de placebos, mais un traitement de choc pour espérer guérir dans l’urgence, la personne souffrante.
Ma réflexion personnelle m’amène à dire, que pour sauver l’Afrique du naufrage, il faut s’attaquer à la racine du mal !! C’est-à-dire, ces maux qui ont pour noms :
-) Corruption, oppression, félonie, népotisme, tribalisme, régionalisme, irresponsabilité politique, improvisation, incompétence professionnelle et amateurisme… !
Si les « concertistes » internationaux de toutes les musiques branchées et leurs stars veulent aider l’Afrique dans le bon sens, il faut qu’ils dénoncent le mal (Corruption, oppression, félonie, népotisme, tribalisme, régionalisme, irresponsabilité politique, improvisation, incompétence professionnelle et amateurisme) qui frappe ce continent depuis la décolonisation. Si les Altermondialistes et les autres (mouvements de Gauche…) « amis » de l’Afrique veulent aussi faire quelque chose pour enrayer la misère là-bas, ils doivent cesser l’hypocrisie qui consiste à ne pas dénoncer les auteurs de la déroute africaine. Le « grand capital ou le capitalisme » qu’ils conspuent sans cesse n’est pas le seul responsable de la situation africaine et je ne peux m’empêcher de poser ces quelques questions :
Où sont donc passés des centaines des milliards de dollars du pétrole africain ? Où va l’argent des diamants, de l’Or ou de l’uranium… ? Et pourquoi, à chaque manifestation de ces genres, il faille stigmatiser « le grand capital coupable » de tous les maux, et pas un cris pour dénoncer ceux qui pillent l’Afrique et renflouent leurs comptes bancaires dans les paradis fiscaux ?
L’Afrique, galère depuis plus de 50 ans et le miracle économique promis ici ou là n’a jamais vu le jour. Les plans quinquennaux et autres ajustements structurels prônés ici ou là aussi bien par le FMI et la Banque mondiale que par les pays, donateurs sont restés « lettre morte. »
D’hier à aujourd’hui, il n’est secret pour personne, que les sociétés africaines sont fondées sur la notion tribale et ethnique. Et depuis les indépendances africaines, bon nombre des dirigeants politiques gèrent leurs pays économiquement sur ce modèle tribal totalement désuet et inhumain. Partant de ce constat, comment s’étonner du naufrage institutionnel d’une Afrique socialement déstabilisée et économiquement…, profondément raciste.
Alors ! avant les concerts et les discours démagos de tous ordres, prenons le temps pour analyser les situations africaines d’hier à aujourd’hui !!
Pour enrayer le mal qui ruine bon nombre d’États africains, il faut élargir « les compétences universelles du Droit Pénal International » pour dénoncer et condamner sévèrement les crimes économiques et politiques ! et j’espère, que loin des discours démagos, les « concertistes » internationaux et leurs stars branchées aussi bien dans la musique que la politique, agiront efficacement dans ce sens dans les tout prochains jours.
Je comprends la nécessité de la quête de l’audimat des organisateurs de ces types d’événements, mais les problèmes humains liés aux malheurs des peuples d’Afrique doivent être traités à sa juste valeur sans aucune exploitation politicienne ou médiatique.
Car chaque jour qui passe, les gens meurent de faim, du SIDA, de la malaria et de la misère ! alors qu’ici en Occident, en nous contentant d’aller danser pour la « cause africaine » et admirer nos stars préférées du show-business faire leur coup de pub ! Pardon, leur « tour de piste…, » nous reproduisons tout simplement notre propre égoïsme vis-à-vis de ces peuples lointains.
Pour l’Afrique, je préfère l’efficacité et l’action que la démagogie. Pour l’Afrique, il faut agir efficacement pour mettre en œuvre un projet de société susceptible d’éradiquer le spectre de la misère. Pour cela, il faut adopter une stratégie politique économique d’envergure clairement définie et devant servir de rampe de lancement à des projets de développement précis et bien délimités dans le temps pour instaurer « l’économie de marché. » À ce propos, il faut immédiatement déterminer :
1-) Les objectifs économiques,
2-) Le projet de société pour l’Afrique du XXIe siècle,
3-) La fiscalité et les politiques monétaires communes africaines,
4-) Les institutions démocratiques,
5-) Le rôle de la femme africaine dans la vie politique,
6-) Le pouvoir d’achat des populations les plus démunies,
7-) La politique de la santé publique, des soins et de protection sociale,
8-) Les lois juridiques et les pouvoirs législatifs nationaux.
Et puis, petit à petit, s’atteler à :
1-) Promouvoir le redressement économique et social,
2-) Lutter contre l’inflation et la paupérisation,
3-) Instaurer un régime fiscal approprié,
4-) Garantir la libre circulation des personnes, des marchandises et des biens,
5-) Garantir les libertés fondamentales des citoyens…
… Et par voie de conséquence, entraîner les pays africains vers l’autosuffisance alimentaire, condition indispensable pour bâtir « l’économie de marché » et augmenter leur capacité de production des richesses. Et donc, du pouvoir d’achat décent. Dans ce même ordre d’idées, il faudra développer les projets d’investissements capitalisant et de développement pour instaurer un système de libéralisme économique concerté comme modèle de société.
Enfin, ma conviction personnelle me conduit à cette brève conclusion :
1-) L’économie d’un pays quel qu’il soit ne peut fonctionner sur les seules ressources récoltées sur la solidarité ou l’assistanat international, mais sur la capacité des dirigeants à réformer en profondeur leurs systèmes politiques et économiques.
Donc, pour bâtir une Afrique nouvelle, des réformes en profondeur s’imposent. La solution aux problèmes des misères africaines n’est pas dans les manifestations de rues sans projets véritables, mais dans l’action et la réflexion. Se rendre sur le terrain pour informer et former les populations démunies et les hommes politiques inefficaces de la nécessité de faire mieux en vue de sortir de l’ornière. Car le développement économique va de pair avec la démocratie politique !
Enfin, que faudrait-il faire pour que les « concertistes » des pays occidentaux ou d’Europe, ou d’ailleurs comprennent que l’Afrique n’avancera pas tant qu’il n’y aura pas un changement significatif sur le plan des institutions politico-économiques ?
En Afrique, il faut développer « l’idée libérale dans l’action économique. » Car le libéralisme participatif – au sens de la production des richesses dans une économie libéralisée – n’est pas incompatible avec la notion du social dans un système économique ouvert à toutes et à tous et où la participation de chacun permet d’enrayer les inégalités sociales par le travail bien rémunéré, le négoce et l’argent gagné.
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Manuel RUBEN N’DONGO
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Fuente: Melle Magda Ada - PARIS