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Editorial

Provisoires Leçons Mauritaniennes : De la Relégitimation des coups d’Etats en Afrique


publicado por: Celestino Okenve el 25/08/2005 1:30:39 CET

22/08/2005

Le coup d’Etat sans effusion de sang qui a interrompu brutalement les 21 ans d’un pouvoir despotique du président mauritanien Ould Taya le 03 Août 2005 prend une résonance toute particulière quand on examine la relative complicité internationale et une certaine liesse populaire qui l’ont accompagné. Tout se passe comme si, au-delà des admonestations de circonstance les opinions publiques, les institutions comme l’UA, l’UE, … avaient assez promptement entériné le coup de force sans trop oser l’avouer. L’arme du coup d’état vecteur utilisable, certes pas noble mais pragmatique de la démolition des régimes autoritaires d’Afrique serait-elle entrain de trouver une nouvelle légitimité ?



En effet Maaouyia Ould Sid’Ahmed Taya est arrivé au pouvoir en 1984, mettant fin à un pouvoir isolé au plan international, coupable de graves dérives et d’un autoritarisme insupportable, celui de son prédécesseur Khouna Ould Haidallah. Prenant les rênes du pouvoir il n’allait pas s’empêcher de reproduire les pratiques de privation de liberté et de despotisme qui avaient légitimé son coup de force.

Dans une république islamique de près de 3 millions d’habitants tous musulmans, le régime de Ould Taya s’était illustré au courant des années 86 par une répression brutale et aveugle frappant les populations négro-africaines mauritaniennes, les Peuls, Toucouleurs, Sarakolés, Ouolofs. La structure politique du régime mauritanien est de longue date dominée par les populations arabo-berbères, les Maures, la pratique de l’esclavage et de nombreuses formes de servitudes y persiste ainsi qu’une discrimination implacable contre les Négro-Africains. En 1989 des conflits de terres avaient poussés près de 120 000 Noirs de Mauritanie à se réfugier au Sénégal. Cette question, qui à cet égard se rapproche de celle du Soudan où les ethnies noires sont opprimées par les populations coreligionnaires arabes allait être un sujet épineux dans les relations de la Mauritanie avec le reste de l’Afrique.

Mais le régime Ould Taya ne s’arrêterait pas aux Noirs dans son obsession autoritaire. Il allait museler les opinions et valider son pouvoir par des élections sans enjeu jusqu’en 2004, n’accordant aux oppositions politiques qu’un rôle de façade singeant le pluralisme politique.

Ces dernières années, des facteurs nouveaux ont aggravé le pli dictatorial du régime qui s’était fait l’obligé en terre d’Afrique musulmane des USA, lancés dans une peu concluante répression contre les Islamistes et les Terroristes présumés. Cette alliance avec Washington suivait un délicat rétablissement des relations diplomatiques avec Israël, le troisième pays musulman après l’Egypte et la Jordanie à s’être engagé dans cette voie. Dans un contexte de découverte de gisements pétroliers, ces orientations géopolitiques ont achevé de couper la base populaire du régime et précipité son impopularité, la crise économique n’épargnant guère le pays.

L’annonce du coup d’état du 03 Août 2005 n’a pas été une grande surprise, après trois tentatives échouées dans les quinze mois précédents, le chef militaire formé en France se faisait surprendre par ses proches, une junte qui s’arrogeait le pouvoir sans effusion de sang.

Les chroniqueurs, faisant écho à l’enthousiasme populaire qui aurait accueilli la nouvelle se sont empressés d’y lire une approbation du coup d’état. Celle-ci semble aujourd’hui traverser de part en part une grande partie de l’opinion publique africaine. Le constat des démocratures qui durent, maîtres dans l’art et la manière de vaincre sans avoir raison, d’élections truquées en tripatouillage constitutionnels, de corruptions politiques en clochardisation des élites, les présidents de facto à vie ont ébranlé l’espoir comme tel et épuisé les luttes citoyennes. L’idée se socialise désormais que outre l’horloge naturelle qui a rappelé Gnassingbé Eyadema à sa condition bêtement humaine, en définitive les coups de forces pourraient faire sauter les verrous des dictatures en recherche d’hérédité désormais.

L’image des Bongo bientôt 40 ans de pouvoir, Biya, Sassou Nguesso, Deby, … qui parviennent tous au prix d’un travail d’expert mélangeant violences physiques, morales, économiques, symboliques à se maintenir au pouvoir justifie dans les opinions courantes toutes les options alternatives. Nulle ne doute qu’elles soient périlleuses, mais se demandent les uns, que risque t-on de perdre ? Un peu de famine, de dévaluation, de captivité … ?

De plus la fragilité ou l’ambiguïté de certaines réussites démocratiques qui remettent d’anciens dictateurs au pouvoir ou qui ne stoppent ni les clientélismes, ni les privations de liberté relégitiment les initiatives non nécessairement démocratiques. L’environnement international, la colonisation anglo-américaine de l’Irak, les bases militaires françaises en Afrique, la réussite du modèle chinois contribuent à un regard moins fantasmatique sur les démocraties, leur authenticité et leur efficacité. Peu désormais considèrent les pays riches, anciens colonisateurs comme des démocraties véritables, leurs corruptions pétrolières, africaines, leurs processus électoraux locaux [France, mairie de Paris] ou nationaux [USA, élection de Bush] s’étant montrés poreux ces dernières années. Les prévarications capitalistes des Enron, les Affaires ELF, médiatisées à l’échelle mondiale, ont renseigné les sociétés africaines sur la réalité de l’indice démocratique occidental.



Pour autant, l’espoir que pourrait représenter les succès [hypothétiques] de la mise au placard des despotes et de leurs régimes par des voies non démocratiques, à l’instar de la Mauritanie, laisse songeur au regard des causes internes et perspectives envisageables pour ce pays.

La Mauritanie, comme bien des pays du golf de Guinée regorge de pétrole, et l’exploitation de ces ressources devrait débuter en 2006. Rien ne dit qu’un coup d’état mené par des très proches du chef de l’état, co-responsables avec lui des crimes humains perpétrés depuis plus de 20 ans proposera une alternative de gestion politique viable, d’une part. D’autre part rien ne garantit à priori que le peuple est gagnant dans un jeu où le pétrole s’est insinué, signifiant que de gros intérêts de multinationales sont déjà en contact, en transaction avec les élites du régime depuis les premiers moments de prospection.



La présence d’intérêts géopolitiques de taille peut aussi être à la base du coup d’état. Les USA, Israël, mais aussi la Françafrique qui voyait d’un mauvais œil l’entrée des Anglo-saxons dans un pays francophone qui plus est nouvellement pétrolier, peuvent avoir téléguidé le coup de force, ou s’activer pour récupérer les nouveaux hommes forts.

Le bien-être collectif n’est pas la seule issue possible donc en cette matière, il y a même lieu de penser qu’il pourrait être menacé, si les convoitises, les calculs sur fond d’anti-terrorisme et réaction islamiste se matérialisaient sur le terrain. L’exploitation de pétrole offshore dispose aussi aux guerres claniques pour le partage de la rente, la ressource étant elle sécurisée, pompée en mer et déportée vers les centres de profits occidentaux…

Même si le cas du général malien ATT fait autorité, lui qui avait en son temps rendu le pouvoir aux civils pour le reprendre par la voie démocratique après les mandats d’un président élu normalement, on ne peut pas en faire une généralité. Bozizé, le président centrafricain ancien putschiste n’a pas eu ces pudeurs, et bien d’autres avant lui.

La Mauritanie questionne donc ardemment les consciences africaines à la recherche d’un modèle, d’une solution globale ou locale qui allie une éthique politique endogène avec des pratiques convaincantes et libératrices. Une seule certitude, si l’avenir ne peut être fermé aux Africains, il reste beaucoup à faire pour déconstruire et démolir les prédations qui distribuent le pire de l’intérêt collectif, tout en proposant des alternatives victorieuses.



Fuente: Afrikara

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