Vote sans enthousiasme pour l´élection
présidentielle GABON - 28 novembre 2005 - par AFP
Les électeurs gabonais ont voté très timidement dimanche pour l´élection présidentielle, dont le chef de l´Etat sortant Omar Bongo Ondimba, au pouvoir depuis trente-huit ans, est le grandissime favori face à une opposition divisée. Doyen des chefs d´Etat africains, Omar Bongo, 69 ans, affrontait dans ce scrutin à un seul tour quatre candidats dont les plus sérieux sont le ”radical” Pierre Mamboundou, 59 ans, et l´ancien baron de son régime Zacharie Myboto, 67 ans, récemment passé à l´opposition. Souvent ouverts largement après l´heure théorique de 7h00 locales (6h00 GMT), les 1.990 bureaux de vote répartis dans tout le pays et à l´étranger ont refermé leurs portes à partir de 18h00 locales (17h00 GMT). Principal enjeu d´une consultation considérée comme acquise pour le président Bongo, la participation des 569.941 électeurs gabonais inscrits a paru très modeste dans les villes. A une heure de la clôture du scrutin, le taux de participation officieux communiqué dans plusieurs bureaux de Libreville, où l´abstention avait frôlé le chiffre record de 80% lors des élections locales de 2002, ne dépassait pas plus de 3 à 4 électeurs sur 10. Traditionnel fief de l´opposition, la capitale économique Port-Gentil (sud-ouest) a semblé à peine plus assidue dans les isoloirs. La même ardeur électorale limitée a été relevée à Franceville (est), chef-lieu de la province natale du président Bongo et de son ex-ministre Zacharie Myboto. ”La participation est très faible, notamment dans la capitale”, a noté sous couvert de l´anonymat un observateur africain du scrutin. ”C´est le signe évident d´une très grande lassitude politique”. ”Tout a été calme, un peu trop calme même”, a pour sa part concédé un membre de l´état-major présidentiel. ”La mobilisation observée dans les meetings de notre candidat ne s´est pas traduite dans les urnes, c´est la leçon numéro 1 de ce dimanche”, a-t-il ajouté. Le président Bongo a voté en fin de matinée devant les caméras et les micros dans une école du centre de Libreville. M. Myboto lui a emboîté le pas à la mi-journée dans son fief de Mounana (sud-est), alors que M. Mamboundou a voté par procuration à Ndendé (sud), la commune dont il est maire. Malgré une fin de campagne agitée par des incidents et des échanges musclés entre le camp du président et celui de ses rivaux, la Commission nationale électorale (CNE) n´a relevé aucun problème grave tout au long de la journée. ”Tout s´est bien passé”, a déclaré sobrement son président Gilbert Ngoulakia à la clôture du scrutin. Un dispositif de sécurité spectaculaire avait été déployé pour éviter tout incident, notamment à Libreville, où de nombreux soldats ou gendarmes en armes étaient postés à l´intérieur même des bureaux de vote. Le scrutin à peine clos, les adversaires du camp présidentiel, qui ont accusé pendant toute la campagne le pouvoir de préparer la fraude, ont immédiatement commencé à faire état de multiples tricheries. ”J´ai constaté et on m´a rapporté une litanie de comportements et d´incidents qui laissent présager d´une fraude massive et sauvage de la part du pouvoir”, a déclaré le représentant du candidat Myboto à la CNE, Paul Marie Gondjout. ”C´est écoeurant”, a-t-il ajouté. Le dépouillement, y compris celui des bulletins des 19.000 membres des forces de sécurité qui ont voté dès vendredi, a débuté dimanche en début de soirée sitôt les urnes refermées. Les premières tendances du scrutin, notamment dans les grandes villes, devraient être connues dès le courant de la nuit de dimanche à lundi.
Fuente: AFP
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