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Entrevista a Daniel Oyono Ayingono en AFRIQUEDUCATION N° 193 publicado por: Celestino Okenve el 09/12/2005 20:10:19 CET
GUINEE EQUATORIALE : LE PRESIDENT OBIANG, DETOURNEUR DE FONDS PUBLICS ET TUEUR INSATIABLE
L’interview que vous allez lire donne des sueurs au dos. On ne se croirait pas au 21e siècle. L’homme qui fait des révélations sur la gestion opaque des pétro-dollars équato-guinéens et du système répressif du général Teodoro Obiang Nguema Mbasago, président de la Guinée Equatoriale, est un opposant à son régime. A plusieurs reprises déjà, Obiang a envoyé des gens pour l’assassiner en Espagne sans succès. Le dernier commando croupit actuellement derrière les barreaux de la police espagnole qui continue méthodiquement son enquête. On a du mal à comprendre que cette catégorie de chefs d’Etat à laquelle appartient Obiang, préside encore aux destinées des pays aussi riches que la Guinée Equatoriale où, malheureusement, la pauvreté se passe de tout commentaire. Il y a quelques semaines, un incendie a ravagé une centaine de cases à Malabo qui, malgré les milliards de pétrole fournis par les sociétés américaines, ne dispose toujours pas d’un service de sapeurs pompiers digne d’une capitale. La malaria, le sida, la malnutrition (les Equato-Guinéens ne mangent pas à leur faim), la sous et mal éducation, etc, voilà le lot quotidien des 400.000 Equato-Guinéens qui vivent dans le troisième pays exportateur de pétrole d’Afrique noire, juste après le Nigeria et l’Angola et bien avant le Congo-Brazzaville, le Gabon, le Cameroun et le Tchad. Alors faut-il en pleurer ? Que non car Obiang n’est pas éternel et la Guinée n’est pas sa propriété personnelle. Nous avons choisi de donner la parole à Me Daniel Oyono pour nous faire comprendre ce qui se passe dans ce pays où le système politico-securitaro-financier reste mafieux, répressif et rétrograde. Me Daniel Oyono sait qu’il risque sa peau car le président Obiang ne badine pas avec ses opposants. L’opinion africaine et la communauté internationale sont averties : S’il arrivait quelque chose à Daniel Oyono, qu’on ne soit pas étonné. Il se sait en danger de mort.
Afrique Education : Notre magazine avait consacré sa couverture du numéro double d’avril 2005 aux détournements de fonds publics en Guinée Equatoriale. Le couple présidentiel illustrait cette couverture. En tant qu’opposant à la politique du président Obiang Nguema Mbasogo, comment l’argent du pétrole est-il géré ? Comment est-il reparti ? Bref, que pouvez-vous nous dire de l’utilisation des fonds publics équato-guinéens ?
Daniel Oyono : L’argent qui provient de la production et de la vente du pétrole est purement et simplement détourné au profit personnel de Monsieur Obiang Nguema. Tous les comptes ouverts dans les banques étrangères à travers le monde, sans exception, le sont à titre personnel dans la majorité des cas, ou au nom du gouvernement, des sociétés d’Etat ou privées, et approvisionnés par les fonds pétroliers que le président est seul à gérer. Je vous informe que c’est lui-même qui ordonne et signe de sa main toutes les transactions bancaires. De la même manière, il reçoit au pays, lui-même, de l’argent liquide dans des valises et des coffres spéciaux des sociétés pétrolières pour l’utilisation dans le cadre d’opérations douteuses et occultes dans le pays ou à l’étranger. La plus grosse partie est destinée pour soi-disant financer les grands ouvrages attribués à des entreprises de travaux publics appartenant à lui-même ou à son proche entourage, et ce sans aucun appel d’offre. Ces attributions arbitraires sont généralement payées cash, mais souvent, les projets sont rarement réalisés. Autre manière de détourner les fonds publics équato-guinéens : c’est l’achat par son entourage d’avions, de bateaux de transport obsolètes, de propriétés à l’étranger, notamment, en Europe, en Amérique, au Canada et dans certains pays africains. Une autre partie de pétro-dollars équato-guinéens est destinée à payer les militaires et les agents de sécurité étrangers présents en Guinée Equatoriale. Elle permet aussi de massivement payer l’armement, de construire de mini-bases militaires sur la frontière camerounaise et gabonaise. Voici une vue générale de l’utilisation de l’argent du pétrole de la Guinée Equatoriale. Permettez-moi de passer outre des dons scandaleux faits aux visiteurs étrangers du président qui sortent souvent de son bureau avec des valises remplies de devises. Dans mon pays et je terminerai par là, il n’existe aucun registre comptable officiel sur l’utilisation de l’argent du pétrole. Il n’existe aucune mention ayant trait à l’argent provenant du pétrole dans le budget et encore moins des informations sur sa production. Le pétrole est un sujet tabou chez nous.
Justement en tant qu’Equato-Guinéen de surcroît opposant au régime en place, comment et de quelle façon dénoncez-vous cette gabegie financière ? Le Sénat américain n’est-il pas plus tranchant dans la dénonciation de cette utilisation des fonds pétroliers que vous autres opposants équato-guinéens ?
Quand le Sénat américain décide de prendre la décision d’ouvrir une enquête sur les comptes dits de la « Guinée Equatoriale » mais qui, en réalité, sont ceux du président Obiang Nguema, de sa famille et de son entourage immédiat, auprès de la Banque Riggs à Washington, ainsi que dans d’autres banques américaines et européennes, c’était à l’initiative de l’opposition extérieure équato-guinéenne. C’est nous de l’opposition qui avions dénoncé les détournements de fonds du régime Obiang et l’absence d’un registre comptable pour tenir les comptes pétroliers. Nous avons dénoncé cet état de fait auprès du secrétaire général des Nations-Unies, de la Commission et du Parlement européens, du gouvernement et du Congrès américain (Sénat et Chambre des représentants) et même auprès des sociétés pétrolières américaines, en demandant une enquête publique sur cette situation fâcheuse, et même que les dites sociétés arrêtent d’approvisionner les comptes particuliers avec de l’argent public. L’administration américaine et le Sénat américain nous ont toujours tenus informés. C’est ainsi d’ailleurs que nous avions eu, à Madrid, une rencontre avec une mission venue de Washington pour enquêter dans les banques espagnoles. Je précise que toutes nos démarches ont été entreprises en concertation avec des organisations humanitaires et des droits de l’homme.
Que pouvez-vous nous dire des comptes bancaires du président Obiang et du clan familial à l’étranger ?
Avant et après la publication du Rapport du Sénat américain et celui du Comité de développement des Nations-Unies sur les détournements massifs des fonds publics, et surtout, des fonds provenant de la vente du pétrole, la dénonciation de la Banque mondiale et du FMI allait dans le même sens. Moyennant le paiement de fortes commissions, les gérants de la Banque Riggs avaient conseillé et réalisé des virements des fonds concernés dans des banques situées dans des paradis fiscaux comme les Bahamas, New Jersey, Gibraltar, la Chine populaire, Hong Kong et quelques pays africains. Le même ordre avait été donné aux Banques Merlin, West Fargo, European Overseas, Chase Manhattan. Des banques qui agissent sans scrupule, sans morale, sans honte, et où seul l’argent compte. De leur côté, les sociétés pétrolières ont aussi reçu l’ordre de poursuivre l’approvisionnement des nouveaux comptes ouverts. Néanmoins, il y a une certaine réticence de quelques entreprises qui ont unilatéralement procédé à la réduction de la production pétrolière du pays, question de faire quelque pression sur Obiang. Mais il veut contourner ces sociétés en faisant venir des sociétés pétrolières chinoises.
Que proposez-vous concrètement pour que s’instaure la bonne gouvernance en Guinée Equatoriale ? Et comment pesez-vous sur la donne politique locale afin que cette fâcheuse situation change ?
Je suis pleinement conscient de la complication de la situation. Mais je dois aussi reconnaître que nous vivons dans un monde matérialiste, faux et potentiellement égoïste et cynique où ceux qui disent être les champions des libertés, des droits fondamentaux des peuples et de la démocratie, ne sont que des défenseurs de leurs intérêts. L’exploitation ignoble de nos ressources au seul profit du clan Obiang, avec le concours de ses associés, mène le pays vers la catastrophe. Les pays qui montraient du doigt le régime d’Obiang hier avant le boom pétrolier, sont aujourd’hui leur protecteur.
L’autre problème de la Guinée équatoriale est l’absence des libertés, de démocratie réelle et d’un Etat de droit, de justice sociale face à la culture de la violence et de l’impunité. Seul un véritable processus démocratique peut rendre sa confiance au peuple et armer sa volonté d’aller à la paix, à la réconciliation et à la reconstruction nationale. De même, le dialogue et la négociation restent les seules voies viables pour garantir une vie en commun des peuples de Guinée équatoriale, dans la paix et la sécurité. Voilà pourquoi nous continuerons à susciter, à encourager et à promouvoir auprès de nos compatriotes, des initiatives qui favorisent le dialogue. Il faut avoir le courage de surmonter les rancoeurs, de joindre les efforts de tous ceux qui sont pour le dialogue au gouvernement afin d’explorer ensemble les voies et les moyens utiles et nécessaires pour réussir et prendre en main notre destin commun malgré les manipulateurs. Avec cette mobilisation pour la conscientisation dans le pays et ailleurs, à partir de notre action extérieure vers l’intérieur, la Guinée équatoriale va être debout car l’opposition intérieure se trouve bloquée par la répression.
Le président de la Guinée Equatoriale dit partout où il va que sa petite île est un havre de paix et que les droits de l’homme y sont rigoureusement respectés. Est-ce vrai ? Quelle est la vraie situation des libertés dans votre pays ?
Plus de 27 ans après et avec la conscience tranquille, personne aujourd’hui ne peut nier, même pas les militaires, les forces de sécurité, la police, la gendarmerie, les gens du PDGE (Parti démocratique de Guinée Equatoriale) au pouvoir et les autorités responsables, qu’en Guinée Equatoriale, avec moins du million d’habitants, la violation systématique des droits humains, c’est une politique d’état du régime. Nous devons dire la vérité sans complexe ni rien cacher malgré la propagande du régime. Je suis contre toute forme de pacte du silence de tout ce qui est inhumain. Il ne peut y avoir de rideau de fer pour protéger la réalité. Comment peut-on parler sincèrement des libertés et respecter rigoureusement les droits de l’homme dans un pays où on n’a pas le droit de parler ni de militer librement dans un parti politique de son choix ? Dans un pays où vous ne pouvez pas travailler dans l’administration ou dans le privé si vous ne possédez pas la carte du parti au pouvoir ? Dans un pays où tout le monde surveille tout le monde, même les militaires, les autorités et autres membres du gouvernement ? Dans un pays où les militaires ont l’ordre de tirer sur tout individu qui critique la façon dont l’argent du pétrole est utilisé ? Dans un pays où on peut vous arrêter et vous faire disparaître sans mandat judiciaire ? Dans un pays où des barrières dans chaque village sont érigées par des militaires, des policiers, des gendarmes ou des membres de la sécurité présidentielle : il n’y a pas de liberté ni de respect des droits de l’homme en Guinée Equatoriale. Il faut aussi lire le Rapport 2004 du Département d’Etat des Etats-Unis sur mon pays ainsi que le Figaro Magazine n° 19047 du 29 octobre 2005 sur les régimes autocratiques. Dire le contraire, c’est de la propagande inutile.
Vous accusez le régime de Malabo de persécuter et de déporter les Equato-Guinéens. Avez-vous déjà eu connaissance d’un plan ou des plans de ce régime tendant par exemple à assassiner les opposants en exil ?
Les enlèvements, les persécutions, les déportations et emprisonnements des opposants au régime équato-guinéen sont une constante de la politique d’Obiang tout au long de son histoire. Il y a plusieurs cas de personnes exécutées ou d’enlèvements à Malabo tels que les anciens président du parlement, ministres et militaires de haut rang, parlementaires, dirigeants de partis politiques, universitaires, à partir de certains pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Europe. Très récemment, il y a eu des enlèvements d’Equato-Guinéens au Bénin et au Nigeria avec la complicité des ambassades de Guinée Equatoriale dans les pays concernés. Ces enlèvements se font avec l’aide d’hommes d’affaires, de criminels internationaux, avec des voitures etɔu des avions présidentiels sous le commandement des chefs de la sécurité présidentielle. Personnellement, j’ai été à plusieurs reprises la cible des sbires de ce régime. En 2002, par exemple, un officier de la sécurité présidentielle avec un budget de 250 millions de f cfa comme avance, avait été envoyé à Madrid pour m’assassiner. Proche de nos idées sur le changement, il avait contacté des camarades et je l’ai rencontré personnellement. Il m’a montré l’argent qu’il a touché pour me tuer et comme il avait changé de décision, il est devenu exilé comme moi.
En juin dernier, un membre du commando composé d’agents de la sécurité présidentielle, des professionnels marocains, colombiens et des pays de l’Est du crime, avec pour mission d’assassiner des dirigeants de l’opposition, avait gravement poignardé en plein jour, à Madrid (Alcorcon), Manuel Tomo alias Mandoo, ancien ambassadeur en Chine populaire. Tout le commando a été arrêté par la police espagnole qui a récupéré une forte quantité d’argent après les interrogatoires d’usage. Ce commando a admis avoir été recruté par le régime de Malabo pour liquider une quinzaine d’opposants équato-guinéens. Ces gens-là avaient comme couverture deux hommes d’affaires basques espagnols. L’enquête de la police continue.
En août dernier, j’ai été informé à partir même de l’entourage présidentiel et des services à Malabo d’un plan pour « neutraliser » les principaux dirigeants au rang desquels je suis cité en premier. J’en ai informé les autorités espagnoles et européennes, ainsi que le secrétaire général des Nations-Unies et le gouvernement américain. En même temps, j’ai adressé directement une lettre au gouvernement de Guinée Equatoriale, c’est-à-dire, au président Obiang lui-même, aux responsables de ses services de sécurité, son frère le général Armengol Ondo Nguema qui est délégué à la Sécurité nationale, au colonel Manuel Nguema Mba qui est l’oncle du président et ministre de la Sécurité nationale, au général Antonio Mba Nguema qui est le frère cadet du chef de l’Etat et directeur général de la Sécurité et au colonel Ondo Nkumu qui est le directeur général de la Sécurité présidentielle, dénonçant la gravité de leur plan et les conséquences qui pourraient en découler. Il s’agit bien là d’un terrorisme d’Etat grâce auquel Obiang Nguema se perpétue au pouvoir.
(suite de l’interview prochainement) Propos recueillis par Ahmed Cissé
Fuente: Afriqueeducation 1-15 dic. 2005
¡Nota importante! El contenido de los artículos publicados no refleja necesariamente la opinión de la redacción de guinea-ecuatorial.net Véase también la declaración sobre el uso de seudónimos
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