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LE PRESIDENT JACQUES CHIRAC, SERA SANS DOUTE L’HOMME POLITIQUE DU XXIE SIECLE QUI AURA CREE UN PRECEDENT UNIVERSEL EN ANNONÇANT LA COMMEMORATION OFFICIELLE DE L’ABOLITION DE LA TRAITE NEGRIERE. publicado por: Melle Marie-Caroline DE-MIREPOIX el 21/03/2006 15:46:07 CET
– Document de Réflexion – ------------------ Paris, le 21 mars 2006 C’EST MA CONVICTION ! une Réflexion politique à propos de la commémoration officielle de l’abolition de la traite négrière. ------------------
Par Manuel Ruben N’dongo, écrivain franco-africain consultant politique. *************************************
En ce début du XXIe siècle, l’histoire retiendra, que depuis Abraham Lincoln(1), aucun homme politique « blanc » n’a eu tant d’audace pour briser les tabous qui entouraient depuis des siècles la traite négrière. Le Président de la République Française M. Jacques Chirac est aujourd’hui l’homme politique d’exception. Sur sa présidence, il a permis à ce que l’on reconnaisse la responsabilité de l’État sur la déportation des Juifs Français dans les camps de concentration pendant la seconde guerre mondiale ; c’est sur sa présidence également que la loi dite « TAUBIRA » a été votée par le Sénat en 2001 qualifiant l’esclavage « de crime contre l’humanité. » Enfin, c’est aussi le même Jacques Chirac qui vient de prendre une décision solennelle universelle de proclamer le 10 mai, journée de commémoration officielle de l’abolition de la traite négrière.
Au-delà des querelles politiques politiciennes qui agitent les esprits au sein des appareils politiques… ! Que l’on soit pour, ou contre l’homme politique actuellement locataire au château de l’ÉLYSEE-BOURBON, reconnaissons en-lui, ces qualités d’homme d’État de grande envergure qui a eu l’audace de placer les grandes questions de nos sociétés et de la France au cœur de l’évolution du monde. En abordant des questions restées jusqu’ici taboues, voire honteuses pour certains, le Président Chirac, en décidant de « laver » la conscience du peuple français de tout soupçon du « péché originel » sur son passé colonial ou esclavagiste, marque ainsi un sceau dans l’Histoire politique française du XXIe siècle.
La France, toutes étiquettes politiques confondues, ainsi que la communauté internationale doivent saluer solennellement cette initiative française de faire du 10 mai, une date de commémoration en la mémoire des enfants d’Afrique arrachés de force de leurs terres par des maîtres de la traite négrière.
En regardant en face le passé de notre histoire ! et en nous retournant vers le futur pour construire un avenir commun, la commémoration solennelle d’une journée de mémoire fera, sans doute, date dans l’histoire universelle des futures générations, « blancs et noirs. » Le Président Chirac entre ainsi dans la postérité. Car depuis l’abolition de l’esclavage, des générations africaines de France, d’Angleterre, du Portugal d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Espagne, des Antilles et des Amériques ont attendu ce geste pour que les descendants des « grands-maîtres » d’hier de ces honteux traitements inhumains d’une race humaine reconnaissent enfin officiellement, la douleur des enfants Afrique.
Un pas-de-géant vers une réelle fraternisation « blancs-noirs » vient d’être franchi par la France dans cette reconnaissance prononcée par l’État !! Par cette réflexion (c’est ma conviction), j’invite toutes les communautés noires d’Afrique, de France, des Amériques et de toutes les contrées à être présents – par le biais de leurs associations constituées – à Paris, le 10 mai prochain, date de cette première commémoration universelle.
La commémoration de l’abolition de l’esclavage que le peuple de France vient d’offrir à l’universalité de nos civilisations est un acte fort d’apaisement et une leçon de mémoire pour, non seulement en direction des peuples noirs de France et d’ailleurs, mais aussi, pour l’humanité tout entière.
Depuis des siècles, la France a toujours été le leitmotiv pour la Défense des Droits de l’Homme à travers le monde et symbolisé les grandes valeurs des évolutions démocratiques des peuples : La Déclaration des droits de l´Homme et du Citoyen, symbole universel issu de la Révolution Française qui brise les chaînes de l´oppression pour instaurer les libertés rayonnantes de l´Égalité ; le Code Civil Napoléonien dont beaucoup des nations de par le monde puisent l’inspiration… !!
Si dans ces histoires des commémorations et des souvenirs des traites négrières ou d’esclavages, les anciennes nations esclavagistes (France, Royaume-Uni, Portugal, Espagne USA…) sont le plus souvent montrés du doigt par les politiques populistes et une certaine élite africaine revancharde, je suis consterné par le silence qui entoure de nos jours, la traite négrière qui continue dans les pays arabes. En Afrique ou dans la diaspora noire de toutes les contrées, personne n’aborde le sujet. Une omerta insupportable pour des millions des gens qui pensent comme moi, car il n’est secret pour personne qu’en Mauritanie, en Algérie, en Tunisie, en Libye, en Arabie-Saoudite, au Soudan et dans le reste du monde arabe, l’esclavage est fortement pratiqué.
Personne ne s’émeut. Et pourtant, il faut en parler et ouvrir les pages de cette sombre histoire.
Reconnaissons-le, les États Unis d’Amérique et les nations européennes (la France et le Royaume-Uni notamment) ont fait d’énormes progrès dans l’abolition de l’esclavage et la réhabilitation sociale et professionnelles des communautés « NOIRES. » À titre d’exemple : Jessye Norman femme Black, soprano américaine & artiste célèbre, n’a-t-elle pas chanté LA MARSEILLAISE lors de manifestations du bicentenaire de la Révolution française en 1989 à Paris ? À l’heure actuelle, la France et l’Union Européenne s’activent pour mettre en œuvre une politique d’intégration sociale des minorités. Aux USA, l’Administration Fédérale et le secteur privé n’hésitent pas à confier des postes d’encadrement aux afro-américains et à d’autres citoyens américains issus de l’immigration. À titre d’exemple : le Dr Condoleezza Rice, Secrétaire d’État aux Affaires Étrangères et son prédécesseur le Général Colin L. Powell Chef d’État-Major Interarmées des USA en 1989 qui joua un rôle important dans la première guerre du Golfe. De plus, dans la police et l’armée, le cinéma, les médias (chaînes de télévisions), les grands groupes hôteliers et les collectivités locales l’insertion professionnelle et sociale multiraciale progressent. C’est donc une preuve que le processus d’intégration des minorités est en marche en Occident.
Mais que se passe-t-il de l’intégration des minorités dans les pays arabes ? Et pourtant, il faudrait bien diligenter une enquête internationale pour connaître la vie sociale des communautés noires dans ces pays ; le taux de scolarité de leurs enfants, leur insertion professionnelle dans la vie politique économique et sociale.
Nous, Français et Européens ! s’il est de notre devoir – démocrates que nous sommes – d’exiger de nos gouvernements occidentaux (Europe, USA, Canada…) de faire davantage pour la réhabilitation de toutes les communautés sans distinction des races, nos prises de positions en la matière ne doivent pas affaiblir nos appareils démocratiques et mettre en défaut les décisions politiques du peuple souverain.
Par la connaissance et les savoirs du dialogue, la grande démocratie libérale française ou occidentale doit être pragmatique pour faire évoluer les institutions, les mentalités et les consciences nationales ; et par voie de conséquence, réussir une « INTEGRATION POSITIVE. »
De par cette réflexion (c’est ma conviction), nous devons aussi porter un regard sur la situation de cette forme d’esclavage que vivent encore des millions des noirs dans le monde arabe. Car nous ne pouvons pas nous contenter de toujours stigmatiser la France, les USA, le Portugal, l’Espagne et le Royaume-Uni sur les fautes de la traite négrière et fermer les yeux du rôle joué par des marchands Arabes qui ont inondé de plusieurs millions d’esclaves plusieurs de leurs royautés et chefferies au départ du comptoir du Sénégal et de Somalie.
En Guise de reconnaissance de cette initiative française de faire du 10 mai, date de commémoration nationale – et pourquoi pas universelle – de l’abolition de l’esclavage, je propose à toutes les Universités Africaines, Afro-américaines & afro-caribéennes de rendre hommage au Président Chirac en lui décernant le titre du « Docteur Honoris Causa. »
LE DEVOIR DE MEMOIRE ACCOMPLI !
Si entre 1880 et 1885, le mouvement fondé par M. Étienne Cabet avait estimé que la « colonisation était la conquête de l’univers inculte par l’homme civilisé » et qu’elle pouvait se justifier par la recherche d’un surcroît des richesses « profitables à tous, » n’oublions pas qu’à l’opposé, Guy de Maupassant, Guesde et Clemenceau condamnaient les dérives colonialistes. J´ai toujours gardé en mémoire les paroles de M. Dubreb : « Combattant sous nos drapeaux, enfants du soleil, vous étiez déjà fils de la France. Mais maintenant que votre sang a libéré son territoire souillé par l’ennemi séculaire, maintenant que, côte à côte, les meilleurs d’entre les vôtres dorment auprès de leurs frères blancs de leur dernier sommeil, vous tous qui avez sans compter donné vos forces et votre sang pour elle, vous n’êtes plus seulement des fils de la France, vous êtes devenus ses enfants. Honneur aux tirailleurs… »
NOUS ETIONS ALORS EN 1922 !...
… Et le grand Clemenceau ajouta : « Je leur ai dit qu’ils étaient en train de se libérer eux-mêmes en venant se battre avec nous, que nous devenions fils de la même civilisation ! ».
Par l’histoire et les faits politiques ou socio-culturels, nul ne peut ignorer que la France fut un empire depuis des siècles qui avait étendu ses frontières au-delà de la métropole. Les citoyens des pays lointains se trouvant à plus de quatre mille, cinq… ! voire dix mille kms et plus, sont devenus, de plein droit, citoyens français. C’est ainsi que des ressortissants des pays francophones d’Afrique sont devenus Français et ce, jusqu’en 1960, année où la plupart des pays ont accédé à l’indépendance. Au-delà des traitements dégradants et inhumains que beaucoup de ces travailleurs (hommes et femmes) sans soldes ont subis pendant cette période noire de l’histoire des civilisations humaines, n’oublions pas que les facteurs déterminants de l’esclavage furent en tout premier lieu :
1-) Des déportations massives forcées des noirs vers les Amériques, les Antilles et les Caraïbes pour un travail au profit des « maîtres, »
2-) S’enrichir sur le dos des personnes tenues en otages par la force en les faisant travailler durement sans salaire, sans lois de protection sociales, sans soins médicaux adéquats et sans aucune indemnité.
Mais aujourd’hui, nous en sommes là ! l’Histoire est là enfermée dans ses dérapages incompréhensibles. Hélas ! toutes les nations ou presque ! ont bu ce « verre amer de la barbarie : De la Grèce antique (l’exemple de la tyrannie exercée par Gélon, Officier de l´armée sous Hippocrate, tyran de Gela et de Syracuse…) en passant par la barbarie romaine, les « conquistadores » espagnols, la Cruauté des Rois assyriens (Shamshi-Adad Ier et les autres…) et des pharaons ; L’expédition meurtrière de l’amiral carthaginois Hannon pour ses conquêtes en vue d’étendre ses zones d’influences exclusivement consacrées au commerce, formant ainsi un empire de comptoirs touchant la Gambie, la Guinée et le Sénégal. Dans ce lot de la barbarie humaine, il faut aussi retenir le précédent génocide d’il y a plus de cinquante ans qui a ensanglanté l’Europe. Les stigmates de la première guerre mondiale et la barbarie nazie de la seconde guerre mondiale sur la France et l’Europe sont là pour nous rappeler, que la cruauté n’a, ni frontière, ni couleur, ni nationalité.
Autant les jeunes Allemands d’aujourd’hui ne peuvent être tenus pour responsables des crimes commis par les nazis, autant les générations d’Américains et d’Européens d’aujourd’hui ne sauraient être tenues pour responsables de celles et ceux qui, dans un passé antérieur, ont conduit une politique aveuglante de déportation massive de la main d’œuvre gratuite.
Qu’elle soit issue de la guerre, de l’oppression, de soumission ou de l’esclavage… ! une souffrance est une souffrance et l’on ne peut la guérir ni par des artifices pécuniaires, ni par le silence et l’hypocrisie, mais par un sentiment FORT et la VOLONTE de tourner la page d’une histoire tragique ayant marquée les consciences.
S’agissant de l’esclavage ! Il n’y a pas matière à reclamer « REPARATIONS. » Car la reconnaissance d’une faute est déjà en soi, un acte FORT de repentance. D’où l’importance pour les « NOIRS, » descendants d’esclaves, de méditer pour un acte de pardon collectif. Le but étant, non pas de toujours montrer du doigt : « Blancs, blancs » couplables des maux de l’esclavage, mais de nous réconcilier avec le présent et le futur dans un esprit de responsabilité pour ne pas laisser place aux passions de la haine.
Je pense, que pour la commémoration du 10 mai, désormais jour du souvenir et de mémoire, des plus de 23 millions des gens arrachés brutalement de leurs familles, pourquoi ne pas construire « un mémorial » pour la circonstance ? Je le suggère vivement ! ensemble et unis, faisons de cet événement un acte solennel universel.
Voilà quelques idées, qui pourront peut-être faire avancer l’idée d’un vrai dialogue constructif « intercitoyens » d’origines diverses qui partagent un idéal républicain commun.
Un devoir de mémoire existe d’ores et déjà ! Le Président Chirac vient de nous le prouver.
************************ Manuel Ruben N’dongo, Écrivain franco-africain consultant politique
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(1) Déclaration du 1er janvier 1863 ! le 13ème amendement : « Ni esclave, ni aucune forme de servitude involontaire, excepté en châtiment d´un crime dont l´accusé aura dûment été reconnu coupable, ne pourront exister aux États-Unis, ni en aucun lieu soumis à leur juridiction… »
Fuente: Melle De Mirepoix
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