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Editorial

Toute l’Afrique centrale s’effondrera: Jeux et enjeux au Tchad


publicado por: Celestino Okenve el 25/04/2006 15:37:11 CET

Toute l’Afrique centrale s’effondrera: Jeux et enjeux au Tchad

Douala, le 19 Avril 2006
© SHANDA TONME, Le Messager


L’irruption des rebelles du Front uni pour le changement à Ndjamena, il y a quelques jours, aura donné lieu à des démonstrations d’hypocrisie, de mensonge, et de fourberie dont les stratèges malveillants de l’impérialisme international ont coutume

Le secrétaire général de l’Onu ne s’est pas fait prier pour condamner l’agression. En France, le porte-parole du ministère de la Défense, a cru invoquer l’application des accords coloniaux de défense, pour faire face, à ce qu’il a qualifié d’agression extérieure. Du côté de l’Union africaine, on a voulu jouer le jeu de l’appel à la retenu entre le Soudan et le Tchad.
La situation au Tchad est pourtant suffisamment grave, pour ne pas dire, assez avancée vers la chute du régime, pour que l’on continue à tenir ces propos en contradiction avec la réalité du terrain.

Ni l’Onu, ni la France, ni l’Union africaine, ne sont plus aujourd’hui, en mesure de changer le cours des événements, et surtout de sauver le régime d’Idriss Déby dont nous avions depuis longtemps annoncé la chute dans ces colonnes. Par ailleurs, c’est toute l’autorité morale que pourrait encore avoir les institutions de la coopération diplomatique, qui est battue en brèche au Tchad.

Quelle est la nature véritable du régime d’Idriss Déby, pour que l’on se presse tant pour son sauvetage, et pour que l’on ne voit plus dans un soulèvement populaire pourtant prévisible, qu’une invasion des forces extérieures ? Sommes-nous en face d’un pouvoir démocratiquement élu ? Sommes-nous en présence d’une transition vers la démocratie comme on pourrait le dire de la République démocratique du Congo ? Sommes-nous en présence d’une figure dominante ou marquante de la diplomatie continentale ou mondiale ? La réponse à toutes ces interrogations est évidemment négative. Mais alors, qu’est ce qui fait trembler tous ces soutiens ?

Ces observations sont tellement pertinentes, que nous n’envisageons même plus de mettre en exergue, quelques grands paramètres géopolitiques et stratégiques à la base des récents développements. Tout ce qui suivra dans les prochains jours, ne sera une surprise que pour ceux qui ne veulent ni voir, ni entendre.

En nous replaçant dans le contexte d’une synthèse froide des réalités tchadiennes, africaines et internationales, nous constaterons : Premièrement, que monsieur Deby est arrivé au pouvoir par les armes, s’y est maintenu par les armes, a instauré une dictature, a trompé le peuple tchadien avec une fausse transition, a ensuite changé la constitution pour se faire réélire indéfiniment. Dans cette logique d’un pouvoir dictatorial, les libertés ont été foulées au pied, les journalistes emprisonnés, la presse bâillonnée, les fonds publics dilapidés, le tribalisme exacerbé, et les patriotes contraints à l’exil.

Deuxièmement, que ni la France, ni les Etats-Unis, ni l’Onu, n’ont condamné la violation de la constitution par Idriss Déby. Bien au contraire, le régime de Ndjamena semble avoir été encouragé dans sa démarche, si l’on en juge par les arrangements de coulisse en sa faveur diligentés par de nombreux acteurs influents sous le prétexte de régler la question des tensions avec le voisin soudanais.

Troisièmement, la situation au Tchad comporte indiscutablement plusieurs enjeux inquiétants pour l’ensemble du dispositif français et américain en Afrique centrale. Dans la chute prévisible du régime de Déby, se joue une réorganisation profonde de la situation géopolitique dans toute l’Afrique centrale, et une redistribution subséquente des rôles sur la scène continentale. La question n’est pas de savoir si ce régime va tomber ou pas, la question pour les grandes puissances, c’est de savoir comment gérer la suite, et pour cela, comment contrôler cette chute en lui imposant un timing et au besoin, en négociant la suite avec les rebelles. En clair, Idriss Déby n’est maintenu sous perfusion, que le temps de trouver un compromis minimal avec les rebelles qui sont encore éclatés en au moins trois branches.

Quatrièmement, le cas tchadien inquiète tant, parce que nous assistons ici, à un exemple de soulèvement populaire pour refuser le changement de la constitution par un dictateur qui n’entend pas quitter le pouvoir. De ce point de vue, la situation ne peut qu’être considérée comme un message aux autres potentats qui ambitionnent de s’éterniser à la tête de leurs pays. La Mauritanie avait déjà constitué un signal fort, et nous avions annoncé dans l’une de nos explications, que le régime de Compaoré subirait le même sort. Ce n’est plus loin.

Cinquièmement, dans la typologie classique de ces changements violents qui expriment le rejet d’un régime dictatorial en rupture avec les aspirations populaires et avec ses propres promesses, les grandes puissances jouent sur deux alternatives : la première est la programmation et l’encouragement d’une rébellion, laquelle n’a pas forcément besoin de prendre appui sur une base arrière située dans un pays voisin. La deuxième alternative tient tantôt en une révolution de palais prenant la forme d’un coup de force militaire sans effusion de sang, tantôt d’une action concertée entre militaires et civils avec pour conclusion, l’intronisation d’un proche du président déchu. Ce deuxième schéma est de plus suspecté au Cameroun, au Gabon.

En somme, ce qui est en cause, c’est l’avenir de toute l’Afrique centrale. Or dans le nouvel agencement géopolitique de cette sous région et la définition de sa contribution à la stratégie globale de maintien des intérêts des puissances, les Etats-Unis et la France sont dorénavant quelque peu contrariés. Pendant que la France perd de plus en plus le contrôle sur les émulations politiques internes des Etats, les Etats-Unis qui ont déjà pris une option pour s’implanter durablement comme l’atteste le nouveau complexe diplomatique érigé à Yaoundé, sont encore hésitants, tant en ce qui concerne la vitesse à imprimer à leur projet, que tant en ce qui concerne le niveau des exigences de changement à soumettre aux Etats clients.

Tout le monde tourne en rond, et c’est ainsi que Idiss Déby, a pu lire dans ce flou, une autorisation implicite de changer la constitution pour se faire réélire. Le contexte particulier d’un pays qui amorce la production d’un pétrole obtenu à coup de milliards de dollars et exporté par la voie d’un des pipelines les moins sécurisés du monde, ne facilite pas non plus une condamnation absolue et sans réserve des Américains. Comment installer un régime inamical selon le jargon diplomatique à Ndjamena, sans mettre en péril les lourds investissements réalisés pour ce pétrole ?

Pour la France, le dilemme est encore plus grand. Ndjamena se trouve à un jet de pierre de Yaoundé où l’on commence aussi à redouter le pire, et de Bangui, où la guerre n’a jamais pris fin, et surtout où un autre petit soldat s’est cru autorisé de renier ses propres promesses et de s’imposer à son peuple. Or du côté de Libreville, le seul fait d’avoir récemment annoncé la découverte des armes au siège d’un parti d’opposition, est suffisant pour prédire des lendemains troubles pour bientôt. Le constat de précarité vaut aussi pour Brazzaville. Le choix par défaut de Sassou Nguesso pour assumer la présidence de l’Union africaine est abondamment utilisé comme un arbre avec lequel le pays cache sa forêt de tensions, de misères, et de bouillonnements prêts à exploser. L’amnistie accordé à Bernard Kolélas a changé peu de choses.

Pour mesurer l’ampleur des enjeux en cours dans la situation tchadienne et par ricochet dans toute la sous région, il faut se souvenir de cette prédiction de Nkwamè Nkrumah qui réagissant aux manœuvres des impérialistes contre Patrice Lumumba en 1960 au Congo, avait déclaré : C’est le sort de toute l’Afrique qui se joue au Congo.

Idriss Déby va donc tomber, ses autres pairs de la sous région vont suivre, dans un enchaînement qui risque de surprendre tous les analystes, et selon les différents schémas que nous avons mis en exergue plus haut. Ce qui est essentiel, dans le rapport de cause à effets géopolitiques, c’est la vérification de la prédiction de l’ancien chef d’Etat ghanéen. Or une modification radicale de la configuration géopolitique en Afrique centrale, entraînera un changement qualitatif et un renversement positif des rapports des forces au sein de l’Union africaine. Une revalorisation de la place du continent sur la scène diplomatique planétaire s’en suivra logiquement.

Tous les spécialistes des relations internationales ont depuis 1985, établi la responsabilité de l’Afrique centrale dans la faiblesse globale du continent dans le concert mondial. Cette sous région a offert et continue d’offrir, l’image la plus négative et la plus improductive, en ce qui concerne la représentation de l’Afrique au plan diplomatique. Parce que les évolutions internes des Etats ont connu une lenteur préjudiciable, elle n’a pu contribuer comme on aurait pu s’attendre, à une meilleure expression du continent et de ses institutions les plus visibles.

Si le retard dans la structuration des institutions de la coopération sous régionale, témoigne également de cette carence cruelle et de cette absence, les personnalités des chefs d’Etat en disent encore plus. C’est en Afrique centrale que l’on a connu des distorsions inexplicables et des défaillances chroniques de la part de chefs d’Etat. Entre Paul Biya qui n’est jamais impliqué, et Bongo qui l’est souvent trop et souvent de façon folklorique, il n’y a que des justes milieux sans charisme comme l’ami de Guinée équatoriale, sans entrain comme les soldats du Tchad et de Centrafrique. Quant au play boy de Brazzaville, sa légitimité hypothéquée ne laisse plus que ses beaux costumes comme source de valeur politique et diplomatique…

Last but not least, le sentiment dominant chez les observateurs da la politique de la France en Afrique, c’est que celle-ci se donne plus de liberté de jouer la tutelle en Afrique centrale qu’en Afrique de l’ouest. En somme, l’ancien maître colonial semble plus enclin à bloquer les changements ici, que là-bas. La déclaration maladroite du porte-parole du ministère de la Défense de Paris, n’a fait que corroborer ce sentiment, en choquant plus d’une personne ici, et en rappelant une époque révolue où Giscard d’Estaing envoyait les troupes pour sauver le piètre régime de Mobutu.

La réalité du droit international contemporain met dorénavant hors la loi, c’est-à-dire contraire à l’ordre public international, des accords de défense dont le but est de bloquer les soulèvements et les luttes légitimes des peuples pour se débarrasser des régimes oppressifs, ce qui est le cas du régime de Ndjamena. Mieux, une compréhension du droit positif nouveau, autorise toute personne, toute institution publique ou privée, voire tout Etat, à porter assistance aux peuples dans leurs luttes contre de tels régimes. L’Union européenne vient de rappeler ce principe à propos de la Biélorussie, et Washington ne disait pas autre chose que cela pour l’Irak. Le porte-parole du ministère français de la Défense, se trompe d’époque.



Fuente: Le Messager

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