C’EST MA CONVICTION ! Rubrique de Réflexion sur la sociologie politique, économique et sociale est conçue par Manuel Ruben N’dongo, écrivain franco-africain, politologue et Président Exécutif du CRAMOEG.
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Paris, le 12 août 2006
Publication : SIGED/Paris/Depressburger/© 06-2006. M. R. N’dongo. Tous droits réservés.
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Si, depuis toujours, bon nombre de nos concitoyens déçus par la situation politique du pays ont toujours manifesté leur pessimisme face à l’évolution démocratique de la Guinée-Équatoriale, de par mes convictions, je n’ai jamais cessé de croire en la capacité des individus, conscients de leurs responsabilités, d’opérer de grandes mutations. Car, comme le dit le vieil adage français : « Il n’y a que des imbéciles qui ne changent pas d’avis. »
Le monde est ainsi fait ! car, il y a des choses que l’on ne comprend pas toujours, tout comme des événements heureux ou malheureux et des situations qui peuvent surprendre, soit de par leurs lenteurs ou de leurs complexités, soit de par leurs promptitudes ou de leurs réalisations tardives !!
Dans l’Histoire de France par exemple, il y a eu une longue marche ; De périodes de convulsions depuis la gaule celtique (600 av. J.-C) puis, la première dynastie trouble des Mérovingiens (481-751). Vinrent ensuite les vicissitudes de la deuxième dynastie royale des Francs (751-991) appelée Carolingienne ou « Carlovingienne. » Progressivement, les dynasties des Capétiens (991-1328), des Valois (1328-1589) et de la Branche des Bourbons ont poursuivi – malgré les conflits territoriaux et autres guerres qui déchirèrent le royaume – la politique de réformes qui, quelques années plus tard, fut achevée par la glorieuse Révolution (1789-1799), période de profondes transformations politiques économiques et sociales qu’a connu la France et ce, jusqu’à nos jours.
C’est ce qui me fait dire, que malgré une période de la stagnation politique, la situation de la Guinée-Équatoriale n’est pas figée. Il y a toujours des moments où, il est toujours possible de reprendre les « poils de la bête. » C’est-à-dire, opérer des transformations politiques et sociales.
Dans l’évolution de la situation politique actuelle du pays, je ne peux mettre en doute la volonté du Chef de l’État équato-guinéen, M. Teodoro Obiang Nguema, conscient de ses responsabilités d’Homme d’État de mettre en œuvre un « processus politique responsable » qui permettrait au peuple équato-guinéen de bâtir l’unité nationale par un mécanisme de réconciliation nationale. Dans un esprit de responsabilité et de conciliation, la Guinée-Équatoriale a besoin de cette politique de réconciliation, condition ô combien nécessaire pour relancer la miche de croissance économique.
L’article publié récemment dans les médias par M. Jean-Noël Nzué est une analyse sérieuse de la situation politique de la Guinée-équatoriale, car il a fait l’autopsie d’un mal profond qui divise le pays. Mais l’intéressé a omis d’évoquer la source de ce malaise. Ces maux s’appèlent :
1.-) TRIBALISME,
2.-) REGIONALISME,
3.-) IRRESPONSABILITE ET INCOHERENCE FONCTIONNELLE,
4.-) AMATEURISME & ANALPHABETISME POLITIQUE,
5.-) CULTE DE LA PERSONNALITE ET EGOÏSME.
En Guinée-Équatoriale, chaque tribu compte avec ses propres organisations politiques qui ont pour finalités la conquête du pouvoir pour se venger contre ceux qui détiennent le pouvoir actuel. L’on peut également constater que la Guinée-Équatoriale est l’un des rares pays au monde où, lorsque les frères d’une même famille dont l’aîné est chef d’un parti politique, sont en désaccords politiques, les cadets décident eux-aussi, de créer leur propre mouvement politique.
Entre la soif du pouvoir, de vengeance, de l’argent facile et de la nécessité de devenir, non pas un Chef de l’État pour tous les citoyens toutes races confondues, mais un chef de tribu au profit de siens, comment voulez-vous qu’il puisse émerger une quelconque initiative de réconciliation au sein d’une opposition gangrenée par des querelles de politique politicienne ?
Soyons sérieux !!
La vraie « DEMOCRATIE DU CONSENSUS » s’érige, non pas sous les décombres d’une philosophie qui repose sur les divisions ethniques (racines du mal), mais sous les principes de la réconciliation nationale. Sommes tous d’accord ! Le pouvoir ou le gouvernement émane du peuple souverain qui l’exprime par une majorité des voix. Ce choix souverain peut être relatif (49-52 %) ou absolu (55-65 %) selon le corps électoral.
En tenant compte des mouvements qui composent aujourd’hui l’exécutif du CRAMOEG de par leurs représentations à l’échelle nationale au regard de leurs spécificités raciales ou ethniques, nous pouvons conclure, que la Fédération CRAMOEG représenterait 50 à 70 % du corps électoral de la population totale de la Guinée-Équatoriale.
Pour bâtir un « gouvernement du consensus national, » il n’est pas nécessaire que tous les partis politiques de l’opposition soient réunis dans sa globalité, c’est de l’utopie ! Il suffirait que soit réuni un nombre conséquent ou relatif représentant près de 50 à 60 % des mouvements de l’opposition modérée pour dégager UNE NETTE MAJORITE APPELEE A DIALOGUER AVEC LE CHEF DE L’ÉTAT EQUATO-GUINEEN EN VUE DE LA CONSTITUTION D’UN GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE.
Pour bâtir l’union et l’avenir économique de notre pays dans la sérénité, le futur chef du gouvernement, s’il est choisi pour devenir homme du consensus politique, doit être, non pas quelqu’un qui s’engagerait dans une voie hostile qui déclencherait un conflit ouvert avec l’exécutif (chef de l’État) ! Mais un acteur politique modéré capable de rassembler à la fois, les courants politiques nationaux et l’exécutif de Malabo ; et aussi, S’ENTENDRE avec tous les opérateurs économiques de la Guinée-Équatoriale (USA, FMI, Espagne, France, CEMAC…) pour ne pas « jeter de l’huile sur le feu » de la diplomatie politique.
Pour une telle perspective, il ne s’agirait pas de constituer un gouvernement irresponsable dont les participants ne songeraient qu’à remplir les poches dans les « meilleurs » de cas, et à se venger contre tel ou tel individu dans le pire de cas ; il s’agirait avant tout, de constituer une équipe gouvernementale capable de relever les grands défis. À savoir :
1.-) REFONTE DES INSTITUTIONS POLITIQUES,
2.-) FIXATION DES REGLES DU JEU POUR FAIRE TOURNER LA MACHINE DEMOCRATIQUE DANS UN ESPRIT DE RESPONSABILITE,
3.-) LA REORGANISATION DU POUVOIR JUDICIAIRE ET CE, AVEC LE CONCOURS DE L’UNION EUROPEENNE, DE LA CEMAC ET L’UA EN VUE DE FORMER DES JUGES COMPETENTS,
4.-) L’INSTAURATION D’UNE DYNAMIQUE POLITIQUE DE PAIX, DE FRATERNITE ET DE L´HARMONIE ENTRE TOUS LES CITOYENS ET CE, PAR LA CONSTITUTION D’UN « HAUT CONSEIL PAIX ET RECONCILIATION, »
5.-) LUTTE EFFICACE CONTRE LE TRIBALISME, LE REGIONALISME ET LA XENOPHOBIE,
6.-) REGULATION DES LOIS SUR L’IMMIGRATION ET PROTECTION DES ETRANGERS PRESENTS EN GUINEE-ÉQUATORIALE EN SITUATION REGULIERE,
7.-) RESPECT ET COMPREHENSION DANS LA POLITIQUE DES INVESTISSEMENTS DE CAPITAUX ETRANGERS EN GUINEE-ÉQUATORIALE,
8.-) L’ETABLISSEMENT D’UN PARTENARIAT POLITIQUE DEDRAMATISE AVEC L’UNION EUROPEENNE, LES USA, L’ESPAGNE, LA FRANCE, L’ONU, LE FMI ET LA BANQUE MONDIALE CAR, MA DEMARCHE FONDAMENTALE CONSISTE, AVANT TOUT, DE RAPPROCHER LES MILIEUX ECONOMIQUES OCCIDENTAUX ET AFRICAINS EN MOBILISANT LES FORCES VIVES DU PAYS TOUTES ETHNIES CONFONDUES ET CREER AINSI UN SOCLE DE CONCERTATION CONSTRUCTIF,
9.-) L’ADOPTION IMMEDIATE D’UN « PLAN MARSHALL DE CROISSANCE » EN VUE DE SORTIR LA GUINEE-ÉQUATORIALE DE SES DIFFICULTES ECONOMIQUES ACTUELLES,
10.-) L’INTRODUCTION DES REFORMES (ADMINISTRATIVES, ECONOMIQUES, SOCIALES, INSTITUTIONNELLES, FISCALE, MONETAIRE ET BANCAIRE…) PERMETTANT LE BON FONCTIONNEMENT DES INSTITUTIONS.
11.-) INSTAURATION D’UNE LOI D’AMNISTIE GENERALE,
12.-) UN SOUTIEN ACTIF DE LA PRODUCTION ARTISANALE.
Dans le cadre des objectifs fixés par le CRAMOEG, nous pensons que le chemin parcouru a donné de résultats positifs car, nous avons réussi à maintenir notre cap sans changer de virgule !! Malgré diverses opérations de déstabilisation qui nous ont visé et émanant de ceux qui nous reprochent d’être à la solde du pouvoir équato-guinéen, nous continuons notre démarche en faveur de la paix et de la réconciliation nationale. Notre plate-forme d’action politique répond ainsi aux besoins essentiels de la société équato-guinéenne qui aspire à la paix. Car la paix est la seule voie qui permet de baisser les tensions tribales.
Monsieur le Président et chef de l’État équato-guinéen, j’en appelle à votre sensibilité et à votre lucidité car, l’avenir de la Guinée-Équatoriale et de ses futures générations est entre vos mains. L’instant présent et la période à venir vont être décisifs !! Certes, votre mission à la tête du pays est à la fois, délicate et difficile, mais parfois c’est dans l’adversité que l’on réussit les plus grandes prouesses de son Histoire. Soyez l’acteur politique de premier plan qui entraîne la Guinée-Équatoriale vers le progrès économique et sociale et vers sa dimension démocratique.
Réinstallons la poésie du droit à la vie, qu’il devienne un lien avec la réconciliation et une chance pour tous ceux qui aspirent à la paix et la fraternité.
Demain, notre pays pourrait devenir l’un des poumons économique de l’Afrique !! Demain, NOTRE PROSPERITE renforcera les classes moyennes et redistribuera la confiance à tous.
Chers concitoyens de toutes races, par pitié ! Arrêtons le tribalisme et le régionalisme, miroir de la haine raciale.
Non !! Je la refuse cette fatalité du doute, naître africain ou équato-guinéen tout simplement n’est pas source de malheur. Non ! On ne peut effacer d’un trait de crayon notre appartenance à cette communauté universelle commune.
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Manuel Ruben N’dongo,
Président exécutif du CRAMOEG.
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Fuente: CRAMOEG - PARIS