Par Manuel Ruben N’dongo, écrivain franco-africain, stratégiste politique/consultant, Coordonnateur Exécutif pour le Rassemblement des forces démocratiques.
*************************************

UN PEUPLE-UNI – UNE DEMOCRATIE LIBERALE – UN ESPOIR POUR TOUS

**********************************

- Peuple de Guinée-équatoriale,
- Chers membres du gouvernement équato-guinéen,
- Démocrates de Guinée-Équatoriale et de toutes les contrées,
- Messieurs les Ministres,
- Excellence, Monsieur le Président de la République de Guinée-Équatoriale,
- Excellences, Honorables Ambassadeurs présents dans cette ancienne colonie espagnole de tradition catholique romaine !!

C’est en raison de mes origines et de ma culture latine que je viens par le présent message m’adresser à vous pour vous souhaiter Joyeuses fêtes de Noël !!

Ma pensée va tout particulièrement aux personnes âgées, aux hommes et femmes de toutes les tribus ; Aux orphelins & enfants déscolarisés, aux Veuves/veufs touchés par le chagrin, aux malades & déshérités, aux personnes en difficulté sociale et à tous ceux qui souffrent actuellement …! je voudrais leur apporter tout mon soutien et leur témoigner de mon affection fraternelle.

Dans la tradition chrétienne ! que l’on soit catholique, évangéliste, orthodoxe ou église d’Orient, depuis toujours ! pour nous croyants, Noël évoque beaucoup de choses : La paix des cœurs, la fraternité et la solidarité ; La fête de Noël c’est aussi se retrouver en famille pour faire la fête autour d’un « verre » avec des gens que l’on aime ou que l’on apprécie le moins : Nationaux ou étrangers ! amis ou encore, ses pires ennemis ! que l’on peut aussi « pardonner » au travers de message de paix de la fête Noël !!
Noël c’est aussi l’esprit de la fraternité qui, à travers des siècles, a toujours nourri les hommes animés de la ferme volonté de maintenir la cohésion au sein de divers groupes sociaux appartenant à une même nation, qu’ils soient linguistiques ou ethniques.

Bâtir la paix c’est aussi de POSITIVER l’avenir ! c’est, faire « table rase » sur tout ce qui nous divise et qui constitue obstacle à la paix.

Méditer et donner un sens au « MESSAGE DE PAIX DE NOËL » c’est, s’engager résolument dans la voie du changement et des grandes mutations qui transcendent les clivages tribaux et raciaux.
Certes, au cours d’une année, l’être humain que nous sommes, « fort » ou « faible, » grand ou petit, riche ou pauvre, roi ou roitelet, président ou ministre, ayatollah ou curé, imâm ou moine, médecin ou guérisseur « tradipraticien, » paysan ou simple citoyen… peut être amené à vivre des moments parfois forts agréables mais aussi, des périodes d’extrême souffrance inespérée qui vous désespère et vous coupe le souffle pour finir par vous laisser un « goût amère. »

Certes, que dans une année, bonne ou mauvaise, l’on peut être amené à traverser subitement, un vaste « Océan » secoué par des vagues troubles qui vous font trembler d’effroi ! Mais nous, hommes et femmes de conscience publique que nous sommes ! nous responsables de quelque « chose » de la « sauce » publique… avons le devoir de profiter des grandes occasions que nous offre la vie pour impulser dans notre société, de mutations sociales, politiques et économiques indispensables à une société de progrès. Faute de quoi, nous risquons de finir par disparaître dans les paysages sombre de l’histoire de nos pays, sans laisser de traces, et sans marquer d’empreinte politique positive. Pour preuve : La fin pitoyable de M. Francisco Macias Nguema, ou encore, de M. Bonifacio Ondo-Edú et bien tant d’autres jetés dans l’oubliette de l’histoire et disparus dans les manuels scolaires de la République illustrent bien cet état-esprit où l’on ne tient pas à construire l’Histoire des nations avec des hommes et de femmes qui donnent la vie ! mais avec rien de tout. Car un peuple qui laisse ses propres enfants périr et dépérir à l’intérieur et à l’extérieur compromet dangereusement sa propre existence.

À l’instar de ceux qui, hommes et femmes de par le monde, ont marqué l’Histoire en faisant la grandeur universelle de leurs pays par la réalisation de divers projets socioéconomiques, la Guinée-Équatoriale a, aujourd’hui, besoin des hommes et des femmes d’envergure qui n’ont pas peur de défier la misère et le tribalisme. Car on ne peut pas aller indéfiniment à contre courant des réalités socio-économiques pour cacher la misère des peuples en faisant trafiquer les statistiques officielles de l’observatoire international des conjonctures.

Cela fait déjà près de quatre décennies que nos enfants, pour les uns, et petits-enfants pour les autres, attendent désespérément l’amélioration de leurs conditions de vie sociales ; ils sont avides du changement qui sort le pays de la disette !! Ils attendent depuis toujours le progrès social annoncé au moment de la décolonisation. Mais l’attente au carrefour de la désillusion et des promesses qui n’arrivent toujours pas risque de s’allonger. Mais la question que bon nombre d’observateurs se pose est la suivante :

1-) Quels sont les bilans économiques des chefs de gouvernements nommés en Guinée-Équatoriale depuis la décolonisation ?

Et pourtant, vice-présidents et premiers-ministres qui se sont succédé à la tête de gouvernement ont fait promesses de « promouvoir le développement économique du pays. » À chaque nomination ! des belles paroles sans véritable volonté politique pour agir efficacement en vue de sortir le pays de la crise. Décidément ! le « Malamba, » le « Mongrocôme » et autres « Topé » qui coulent à flot à Malabo n’arrangent pas les idées de ceux qui sont censés donner l’exemple de la « bonne gouvernance. »
Le simple fait qu’il soit constaté ici ou là, la construction de quelques bâtiments luxueux dans les « villes » notoires ne constitue pas un acte politique du développent. Il va de même pour ce qui concerne les opérations ponctuelles politiciennes « d’aménagement » des voies routières de quelque Km par ci, et par là, ou la construction de quelques logements d’habitation « confortablement » aménagés aux côtés des bidonvilles arrosés de montagnes d’immondice par exemple, ne peuvent être considérée matière à « casser » la pauvreté.

Un chef du gouvernement qui se contenterait des maigres accomplissements pour expliquer à son peuple, « que le miracle se produit parce que son équipe gouvernementale s’attèle au développement du pays… » se moque du monde car, on est loin de la réalité ; entre les discours politiques et les réalisations concrètes, il y a un gouffre !! Évidemment ! avec de telles convenances personnelles de « l’exploit, » on est loin du compte et on ne rend pas service à son pays. On utilise tout simplement la langue de bois pour laisser croire à une quelconque « croissance » qui n’existe pas en réalité.

L’essor économique d’un pays est un facteur qui se mesure par plusieurs conjonctions qui interagissent sur :

- Les institutions Politiques & démocratiques,
- Le cadre juridique & institutionnelle,
- La politique monétaire et la fiscalité,
- L’investissement du capital privé,
- La démographie, la citoyenneté et la politique de natalité,
- Les Libertés publiques & les Droits de l’Homme,
- L’éducation et la culture,
- Les facteurs conjoncturels… etc.

La vraie politique de croissance économique repose dans la capacité d’un homme ou d’une femme à relever les grands défis ; la vraie politique du développement économique se trouve dans le projet gouvernemental ; lequel projet donne impulsion et fixe les règles du jeu qui font avancer le processus de croissance et ce, par la mise en place d’infrastructures économiques fortes et d’une ossature technico administrative digne de ce nom dans laquelle l’État puise pour conduire efficacement des réformes, à commencer :

- Par la constitution de réserves financières suffisantes pour financer les grands projets sociaux économiques,

- Par le financement du Budget de l’État,

- Par équilibrer la balance de paiements,

- Par lutter efficacement contre l’inflation, et par voie de conséquence, donner un pouvoir d’achat décent à tous les citoyens,

- Par former des cadres compétents appelés à assumer des responsabilités dans la gestion des affaires publiques,

- Par la mise en place – avec l’aide du FMI et de la Banque mondiale – d’un organisme de contrôle des dépenses publiques et ce, en vue d’une transparence dans la gestion des fonds de l’État.

Trente-huit ans jour pour jour après la décolonisation, il est temps de montrer un « visage novateur » de la Guinée-Équatoriale.

- Il est temps de réorganiser la vie au sein de divers groupes sociaux & ethniques de la Guinée-Équatoriale,

- Il est temps d’imaginer l’avènement d’une société de paix et de fraternité pour sortir le pays de ses interminables balbutiements,

- Il est temps qu’intervienne la réconciliation nationale car, nos peuples réclament l’UNION pour STABILISER le « MOTEUR » de la politique et les « LEVIERS » du social pour plus de solidarité entre les races et les populations en vue d’éradiquer le spectre de la misère,

- Il est temps de s’orienter vers un développement durable profitable à tous.

Comme le dit le vieil adage : Gouverner c’est prévoir ! Or, ce qui est déconcertant dans cette petite Guinée-Équatoriale, c’est que, depuis la décolonisation, vice-Présidents et chefs de gouvernement nommés ici ou là ont brillé de par leur sectarisme et de par leur irresponsabilité à maintenir une situation sociale explosive, chaotique voire, statique qui rend cécité cette même classe politique pour ne pas voir la vérité en face.

De par leur méconnaissance de la souffrance du peuple, Vice-Présidents ou chefs de gouvernement de post « le 03 août 1979 » à nos jours, n’ont pas été à la hauteur pour améliorer la situation économique et sociale du pays ; laquelle amélioration de la situation aurait permis d’endiguer la misère sociale. Malheureusement, Premiers-ministres ou chefs de gouvernement successifs se sont contentés d’être-là pour, non pas de travailler en faisant « quelque chose » pour le pays, mais pour amasser la fortune de l’État au profit de leurs économies personnelles !! Pire, certains ex-PM se sont vantés publiquement les « mérites » d’avoir plusieurs comptes bancaires bien garnis à l’étranger.
Évidemment ! cette logique suicidaire de gouverner le pays par des chefs du gouvernement notoirement affairistes et complètement déconnectés des réalités socioéconomiques internationales façonnées par l’économie de marché et la mondialisation a de quoi choquer ! car elle entraîne tout simplement l’économie d’un pays à vau-l’eau. Bref on asphyxie la nation tout entière. De par un tel comportement de forfaiture, l’on assassine purement et simplement l’avenir des futures générations.

Demander aux gens de « DENONCER » leurs voisins n’est pas digne d’une politique du développement économique que le peuple attend d’un chef du gouvernement fraîchement nommé. Au lieu de s’atteler à rendre la situation économique du pays moins contraignante pour les citoyens et pour les investisseurs, l’on préfère s’adonner à un jeu politicien morbide pour inciter les gens à la pratique de la dénonciation dont les résultats peuvent s’avérer destructeurs pour les gens. C’est une politique purement stalinienne qui inaugure les réflexes de la tyrannie.

Cela nous rappelle les pages sombres de notre histoire de l’époque où, MM. Alfonso Oyono-Alogo, Buenaventura Ochaga-Ngomo et les autres, pour envoyer à l’article de la mort des gens qu’ils n’aimaient pas (sombres histoires de femmes et de la « chair »), n’hésitaient pas à dénoncer à tour de bras, des innocents qui n’avaient rien à voir avec les activités politiques subversives.

Encourager la délation est contraire à l’esprit de la morale publique. Ce dont on attend d’un chef du gouvernement c’est, non pas de semer la discorde entre les citoyens, mais de promouvoir un développement économique responsable, assainir les finances publiques et aussi, instaurer l’autorité publique par une prise de conscience individuelle et collective et ce, dans un esprit de responsabilité, sans arbitraire et brutalité.

Chers concitoyens ! Si, par rapport à mes engagements publics, il m’arrive parfois d’observer le « silence » que bon nombre des gens pourraient qualifier d’attitude « ambiguë » face à la situation politique du pays que beaucoup d’observateurs qualifie d’inquiétante, sachez qu’il ne s’agit pas de « capitulation » par advenant, mais par pure stratégie de REFLEXION. Laquelle stratégie me permet de réorienter au mieux, nos engagements politiques au regard des enjeux géostratégiques que notre pays fait l’objet depuis bon nombre d’années déjà. De mon rôle d’homme politique modéré, nous continuons à travailler dans la règle de l’art du « politiquement correct » et ce, pour ne pas décevoir celles et ceux qui espèrent de notre attitude de PONDERATION pour un dénouement pacifique pour préserver l’avenir de nos futures générations.

Enfin ! à l’instar d’autres concitoyens militant pour la démocratie en Guinée-Équatoriale, s’il m’arrive aussi de ne pas commenter à chaud tel ou tel événement se rapportant à la situation politique du pays, sachez que c’est par souci de COHERENCE dans mes « réflexions » politiques qui me conduit à la retenue. Car pour comprendre les situations et les événements, tirer les enseignements et voir plus clair, on a besoin parfois du calme de la réflexion pour ne pas tomber au sensationnisme qui occupe l’espace médiatique de la Guinée-Équatoriale. La recherche de ce par quoi l’on produit l’événement et la « rumeur » me permet de prendre conscience de la situation afin que notre logique soit en adéquation avec le but recherché.

Chers compatriotes, sans plus tarder ! je vais conclure par ces quelques mots pour rappeler, que nous sommes en pleines festivités de Noël ! fête de la famille pour plusieurs millions des gens à travers le monde. Et voici que nous nous approchons la veille de la Saint Sylvestre qui nous bascule vers la nouvelle année 2007. Mais face aux inégalités qui touchent bon nombre des personnes, doit-on rester les bras croisés face l’ampleur des dégâts que provoquent les grandes disparités sociales ?

- Que nous vaut d’être Chef d’État, Ministre, Ambassadeur, Gouverneur de Région, Général des Corps Armés ou haut Fonctionnaire si, pour sortir nos pays de la misère, nous prouvons chaque jour notre incapacité à lutter efficacement contre la pauvreté ?

- Que nous valent également ces beaux discours que nous ne cessons de prononcer à l’occasion de grands événements devant une multitude des citoyens aux ventres affamés, frappées d’indigence, des pandémies (malaria, Sida & MST multiples…) et autres maladies infectieuses tropicales foudroyantes lorsque nous montrons notre incompétence à instaurer un minimum de justice sociale ?

- Que valent enfin tous ces fastes de « joies » que nous procure la tradition de « Noël-Pour-Tous » lorsque l’on sait, que dans notre pays, beaucoup des gens ne pourront pas fêter cet événement censé être « annonciateur » de paix et de joie dans les cœurs ?

Un corps malade ou tombé dans l’indigence n’a pas le cœur à la fête ! De même qu’une personne en prison ou privée de liberté de quelque motif que ce soit n’est pas dans l’état de vivre la joie de la fête.
Devant cette situation de détresse, que faire pour donner espoir à nos frères et sœurs pour que dans l’avenir, les fêtes de Noël ! fête de familles ! fête de fraternité et de solidarité ne soit plus synonyme de désespoir, de souffrance et de misère ?

Chers compatriotes, la fatalité n’existe pas. Il faut palabrer car, il n’y a pas d’autres alternatives, il faut continuer le travail pour la paix et la réconciliation ! Et puisque nous fêtons Noël eh bien ! prions le Dieu Tout-puissant pour qu’il nous fasse « Miséricorde » afin que la paix et la stabilité politique reviennent en Guinée-Équatoriale. Parfois, c’est dans la grande détresse et le désespoir des peuples en souffrance que les plus grands « MIRACLES DE LA PLANETE » se produisent. L’Histoire est là pour nous le prouver. Qu’on le veuille ou pas ! la « sélection naturelle » d’événements, voulu ou non voulu, existe.

À travers ce message de vœux ! j’invite – au nom du peuple équato-guinéen – le Chef de l’État S. E. Monsieur Teodoro Obiang Nguema à « CONCILIER » ce qui apparaît jusqu’à présent, comme « inconciliable » et, à dépasser les passions de la « haine » et de la « colère » pour prendre date afin qu’il soit engagé dans le pays, le processus de réconciliation qui permet l’ouverture politique.
J’invite également – au nom de la cohésion nationale – les diplomates Occidentaux & africains présents dans le pays à aider le processus de démocratisation de la Guinée-Équatoriale, étape nécessaire pour enclencher les mécanismes de redressement économique.

Ensemble, soyons unis pour le meilleur du monde ! oeuvrons pour un projet de société. Car, c’est dans l’union et la fraternité que nous vaincrons la fatalité !!

Chers tous, je vous invite – dans un esprit de responsabilité – à avancer courageusement ! Gardons espoir pour le futur car, l’histoire nous enseigne qu’une souffrance ! aucun « empire » ne peut durer 100 ans. Donc, avançons doucement mais sûrement !! Ne vous découragez pas, ne nous décourageons pas face à une « fatalité » accidentelle. Quel qu’en soient les vicissitudes et les « traversés » de déserts, LA RAISON fini toujours par l’emporter.
Pour bâtir la réconciliation nationale et notre « démocratie du consensus, » soyez unis ! soyons unis !! Qui que vous soyez et d’où que vous venez : vous êtes de Bata ou de Mbini, vous êtes de Basupú ou de Riaba, vous êtes de Annobón ou de Corrisco, vous êtes d’Akoakam ou d’Evinayong, vous êtes d’Ebebiyin ou de Niefang…, nous devons forger l’UNION ! Ensemble nous bâtissons ! nous bâtirons la prospérité économique et sociale de la Guinée-Équatoriale et ce, sans tortures, sans sectarisme, sans discriminations, sans emprisonnements politiques et sans aucune persécution politique en raison de son appartenance ethnique ou raciale.

Chers tous ! sachez que je ne me nourris pas d’aucun esprit de vengeance !! Pour instaurer la « démocratie du consensus, » il ne peut y avoir « chasse aux sorcières !! » Il y aura la place pour tout le monde : hommes politiques, élus régionaux & représentants de la nation ; fonctionnaires et cadres supérieurs, hommes d’affaires et investisseurs, commerçants et acteurs économiques, ouvriers et manœuvres…!!

Pour 2007 ! Je forme pour tous les citoyens – et pour tous ceux qui, de près ou de loin, prendront connaissance de ce message – mes sincères vœux de bonheur ! Surtout, de prospérité et bonne santé.

_____________________________________
Amitiés fraternelles !!
Manuel Ruben N’dongo




Fuente: Melle Depressburger - PARIS

¡Nota importante!
El contenido de los artículos publicados no refleja necesariamente la opinión de la redacción de guinea-ecuatorial.net
Véase también la declaración sobre el uso de seudónimos