Par Manuel Ruben N’dongo, sociologue écrivain franco-africain, consultant politique
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Paris, le 01 mai 2007
Publication : SIGED/Paris/Depressburger/© 07-2006. MRN. Tous droits réservés.
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Réflexion !
Depuis le début de la campagne électorale pour la présidence française, la curiosité suscitée par cette campagne m’a donné l’occasion de faire une petite enquête au sein des populations issues de l’immigration parmi lesquelles bon nombre est devenu citoyen français.
En septembre dernier, je décide donc de démarrer cette enquête et de commencer par sillonner la banlieue des quartiers chauds de la Région Île-de-France : la cité du Val Fourré à Mantes-la-Jolie (78), les Pyramides et les Tarterêts (Évry/Corbeil-Essonnes – 91) ; les foyers des travailleurs maliens de Montreuil et de la Porte de la Villette, les quartiers des cités de mal-logés et d´immigrés afro-maghrébins de Gennevilliers, de Saint-Denis et de la Courneuve... !
Pour gagner la confiance des habitants desdites cités, je me suis vêtu comme les « grands frères, » et je passe donc pour un « monsieur tout le monde » qui milite au sein d’une association caritative d’aide aux travailleurs immigrés.
Lors de mes divers déplacements – approche des élections présidentielles oblige – la toute première des choses qui m’a frappé, c’est la « chasse » aux voix des Français issus de l’immigration ouverte par les partis se réclamant de leur appartenance à gauche (PC, LCR, LO, les Verts, altermondialiste… y compris le PS…). En effet, sur le chemin de cette étude et de ces recherches « sur le vote des Français issus de l’immigration, » il m’est arrivé de croiser des agents relais – « blancs » accompagnés des « noirs » – de ces partis, organisant des mini-meetings tantôt dans des bureaux loués par des associations de quartiers gérées par les immigrés, tantôt dans des appartements où l’on me conduisait, souvent pour assister, mais aussi ! entendre les discours de ceux qui prêchent la « bonne » parole de la Gauche « en faveur des immigrés et surtout, des Français issus de l’immigration. »
Ce qui m’a le plus fait trembler d’effroi, ce sont les discours particulièrement haineux des orateurs (le mot n’est pas fort) en direction du candidat de la Droite : vous comprenez… ? « Sarko est très dangereux pour la France ! il menace tout le monde, il va mettre dehors les Noirs et les Arabes […] il ne faut pas voter pour la Droite. Vous savez ! la Gauche vous a toujours défendus et continuera à vous défendre… mobilisez-vous et parlez-en à vos frères et sœurs… »
Un tel discours, qui ressemble à un « lavage de cerveau » s´adressant à des populations peu cultivées et en mal d’intégration parce que refusant ostensiblement la culture de leur pays d’accueil, ne peut que susciter l’assentiment de la cible.
Mon analyse ici n’est pas de stigmatiser Pierre, Paul ou Jacques, mais de tenter de comprendre l’évolution – au cours de ces vingt dernières années – de la situation des immigrés en France et de leurs enfants, devenus citoyens français. Il n’est secret pour personne qu’aujourd’hui, les bulletins glissés dans les urnes par ces électeurs « Beurs/Black » sont convoités par la Gauche. Cela voudrait dire que cette élection doit être gagnée à tout prix sur la duperie en masquant sciemment les vrais problèmes qui préoccupent les Français ?
Pour comprendre, ouvrons une parenthèse sur ce qui se passe à propos des politiques d’immigration de la Gauche. Après l’élection de François Mitterrand en 1981, certes, les clandestins ou immigrés irréguliers ont été régularisés en masse, sans aucun plan de réinsertion sociale toutefois, si bien que, leur carte de séjour en poche, beaucoup de personnes régularisées ont vite déchanté sur d’autres problèmes sociaux : emplois stables, logement social, difficultés dans l’apprentissage de la langue de Montesquieu… !
Sur le front de l’emploi, les immigrés régularisés, dépourvus de qualifications et de formation professionnelle de base, ne pouvaient pas faire autrement que de vivre en situation d’exclusion perpétuelle parce que les politiques n’avaient rien prévu en la matière ; le refus systématique de bon nombre des immigrés à s’intégrer correctement, a manifestement produit leur marginalisation du reste de la population.
Et pourtant c’est une époque où les socialistes sont au pouvoir ; eux non plus n’ont pas trouvé de solutions au phénomène. Idem pour ce qui concerne le logement ; il est important de signaler que bon nombre d’immigrés qui furent régularisés étaient polygames, et ont fait régulariser avec eux une kyrielle d’enfants (7, 10… voire plus).
Le parc OPHLM français, initialement prévu pour accueillir des familles françaises de souche dont la progéniture ne dépasse pas les cinq enfants par famille, ne pouvait donc pas répondre à la demande.
Résultats : d’année en année, beaucoup d’immigrés sont d’éternels squatteurs, dorment sous des tentes ou vivent dans des hôtels meublés insalubres inappropriés pour accueillir des familles nombreuses ; la promiscuité règne en maîtresse… et tout cela sous le règne de quatorze-ans du socialisme social mitterrandien et du quinquennat du jospinisme.
Comme par enchantement, PC, LCR, LO, Verts, altermondialistes… et les autres, au PS, découvrent en 2007 le vote des enfants français issus de l’immigration.
Ce qui choque dans cette opération de manipulation à grande échelle, c’est l’ingratitude et l’inculture politique émanant de ceux qui véhiculent ce genre de discours en direction des nouveaux citoyens qui rejoignent la République Française.
Au lieu de les éduquer à une culture commune républicaine, les extrêmes de la Gauche ! et de la Gauche de la Gauche s’adonnent à un exercice politique culturel particulièrement dangereux pour Marianne, symbole de notre République ! Pire ! Introduire les croix gammées dans les dessins du candidat de l’UMP est une caricature de mauvais goût.
Car cela ne ressemble pas aux bonnes mœurs de la pratique républicaine à laquelle la France nous a habitué depuis l’avènement de la Vème République.
Il n’est secret pour personne que celles et ceux qui, d’origine étrangère (Africains, Arabes, asiatiques ou latino-américains) sont naturalisés ou font acte de demande de la citoyenneté française, viennent de pays où la culture de base est à dominante tribale et religieuse. Au lieu de chercher des voies qui mènent ces nouveaux citoyens à une culture commune républicaine qui dédramatiserait leurs penchants trop religieux ou ethniques d’origine, les extrêmes de la Gauche, et de la Gauche de la Gauche préfèrent jouer sur cette fibre tribale pernicieuse pour attirer leur électorat ; quitte à mettre en péril les fondements de notre démocratie. De ce point de vue, le vote ethnique devient anticonstitutionnel et antirépublicain. Car en Afrique ou dans le Maghreb arabe, il est habituel de choisir un chef d’État non pas en raison de son projet politique, mais en fonction de critères ethniques, raciaux et religieux… Mais dans la France fraternelle, libérale et démocratique, il ne peut exister un vote à caractère ethnique ; autrement dit, c’est la « tiers-mondisation » purement et simplement de la France par la transformation des données essentielles de notre démocratie et de notre République.
Car, depuis toujours dans la tradition républicaine, l’élection d’un chef de l’État en République Française ne peut se faire, ni sur la base des critères de la haine envers tel ou tel candidat, ni sur la base d’un vote foncièrement ethnique, mais sur une dynamique de rassemblement des citoyens qui décident de choisir un candidat compétent et apte ; lequel candidat s’engageant à assurer au peuple français, non seulement la protection contre toute forme de menaces externes (lutte contre le terrorisme, doter le pays d’une force de frappe militaire dissuasive capable de défier l’ennemi) mais aussi, en proposant des solutions économiques et sociales pour sortir de la crise.
Il n’est pas inutile de rappeler, que la République Française est fondée sur la fraternité, l’un des trois éléments de la DEVISE de la République. Car la France a su, au cours de son Histoire, bâtir l’unité de ses concitoyens en bannissant toutes les formes de racismes, de tribalismes et de la haine à autrui. C’est ainsi que de décennie en décennie, de siècles en siècle, Bretons, Alsaciens, Normands ou Occitans… se sont fondus dans la cité pour former une vaste communauté homogène, rassemblée par leur culture laïque et judéo-chrétienne ! et unie dans leur foi en République Française.
L’élection présidentielle de 2007 ne doit pas faire exception à cette règle. Car le premier acte d’un citoyen républicain doit être, non pas un de ces réflexes de laxisme qui consisterait à masquer les dangers des clivages communautaires qui menacent la fraternité et la sécurité de notre pays, mais la défense de l’identité française et il n’y a pas honte à cela !!
Défendre l’identité nationale française, allemande, italienne ou espagnole n’est pas un acte de racisme ! Au contraire.
Car lorsqu’on invite un convive chez-soi, « l’hôte prend soin de présenter sa famille à son invité, lui montrer l’emplacement des toilettes… et pendant la fête ou le repas, la conversation tournera autour de la famille, on évoquera de tout et de rien ! juste pour faire immerger les convives dans l’ambiance familiale… » et cela n’a rien de raciste. Alors, pourquoi qualifier de propos racistes et de brutalité le fait d’expliquer à ceux et celles qui désirent devenir citoyens français, d’accepter la culture de leur pays d’accueil ?
Pourquoi le Français devrait devrait-il avoir honte de parler de sa nation ou de ses spécificités culturelles sous le prétexte que cela risquerait de heurter les sensibilités de ceux qui rejoignent la France ?
La France n’est pas en marge des nations qui peuplent la planète. Autant l’Arabie Saoudite, l’Algérie, l’Indonésie, la Chine, le Sénégal, le Canada, la Russie ou la Suisse défendent leurs identités culturelles, autant la France doit faire de même pour mieux intégrer ceux qui désirent appartenir à la communauté nationale ! faute de quoi, naîtront dans notre belle France, les disparités qui créent l’apartheid social et racial.
Sans la culture commune, sans la prégnance des valeurs identitaires de notre République fondées sur la laïcité, la France ne sera plus la France de LIBERTE – ÉGALITE - FRATERNITE ! Elle deviendra une « France sans ses valeurs de base, plongée dans une mosaïque de peuplades qui l’enfoncent dans la barbarie ethnique ou religieuse. »
Je ne veux pas jouer les Cassandre, car le rôle d’un sociologue n’est pas de rester spectateur face aux phénomènes sociaux, mais de prendre sa plume pour attirer l’attention de la classe politique et des représentants du peuple afin qu’il y ait une prise de conscience sur le sujet pour trouver des solutions qui s’imposent.
Au cours de cette enquête, je n’ai pas manqué de rencontrer et discuter aussi avec quelques rares Français de souche restés accrochés dans ces quartiers difficiles où le climat est pesant à cause de l’insécurité. Lorsque je décide d’entamer une conversation sur les sujets qui fâchent, la méfiance est de mise car l’omerta règne en maître pour ne pas se faire « ramasser par les grands-frères. » Personne n’ose vraiment faire le pas. À force d’insister et de prouver « que je mène une enquête parce que je dénonce, moi aussi, la violence », des langues ont finie par se délier. Une mère de famille, Christelle D. (j’utilise ce pseudonyme pour protéger ma source) décide de se lâcher : « Monsieur, vous savez, je ne suis pas raciste, vous comprenez ! un black qui vient nous parler de l’insécurité… dans ce quartier chaud… ça fait peur… J’ai mes gamines et je ne veux pas qui leur arrive un malheur…, vous comprenez ? Ici personne ne s’occupe de nos problèmes, bientôt un nouveau président va être élu et rien ne sera fait pour notre sécurité. Nous voulons vivre comme tout le monde sans avoir la peur au ventre pour rentrer chez-soi... »
Dommage que les politiciens de tous bords ne pénètrent dans les banlieues qu’accompagnés des caméras de télévisions et de leur garde rapprochée. Ils devraient y aller seuls, sans escorte, sans journalistes… Là, ils pourraient peut-être constater la peur au ventre des habitants desdits quartiers.
Je recommande vivement à ceux qui minimisent l’insécurité que vivent les franciliens d’emprunter par exemple, la ligne D ou la ligne C ou B du RER entre 20h00 (heure d’hiver) et 00h30. Ils pourraient, là aussi peut-être comprendre le ras-le-bol des Français face au laxisme de ceux qui banalisent la violence. Évidemment ! lorsque l’on habite loin des cités agitées, on ne voit pas les problèmes d’insécurité que subissent tous les jours les Français qui ne peuvent pas se payer le luxe d’être entourés d’escortes lors de leurs divers déplacements.
Heureusement que les médias sont là pour nous rappeler le calvaire des Français. C’est ainsi que, chaque jour, dans les rubriques « faits divers » des journaux régionaux et départementaux, il est signalé que des gamines se font violer et la scène est filmée à l’aide des téléphones portables ; le trafic des stupéfiants qui accroît les phénomènes de l’insécurité est légion. Dans le meilleur des cas, les personnes âgées fragiles se font brutaliser par des jeunes délinquants pour arracher leurs sacs contenant leur pécule, et dans le pire des cas, elles se font tuer dans leur appartement… Hélas ! cette liste est loin d’être exhaustive.
Les gares franciliennes sont le théâtre d’affrontements nocturnes entre bandes rivales qui peuvent s’en prendre à n’importe quel voyageur. Les franciliens, et principalement les femmes, prennent leur train le soir avec une certaine angoisse et cela peut se lire sur leurs visages.
Lorsque j’ai démarré cette enquête en septembre dernier, pour essayer de comprendre le déchaînement de la violence que l’on évoque souvent dans la presse francilienne, j’ai pris le risque d’emprunter – entre 21h30 et 01h15 du matin – la ligne D2/D1 Melun – Orry-la-Ville et la ligne C6/C1 Saint-Martin-d’Etampes – Pontoise. À cette heure-là, il y a de moins en moins de voyageurs ! seuls quelques retardataires qui finissent leurs boulots tardivement osent emprunter le train nocturne de tous les dangers. Comme pour se réconforter et conjurer le sort pour ne pas se faire agresser, les noctambules de dernière heure se regroupent sur les mêmes strapontins pour « causer » et « chanter » sans vraiment chanter en attendant que chacun arrive à bon port. Surprise ! comme il fallait s’y attendre, à la station, Villeneuve-St-Georges, les tagueurs (trois jeunes) pénètrent dans notre wagon, entrent dans l’action et commencent leur sale besogne ; sur leurs épaules, gros postes-radios à l’américaine avec de la musique rap à fond. À Maisons-Alfort, un groupe des jeunes (10 ou 12) éméchés et très agités entrent dans le train et commencent leur tapage et autres actes de vandalisme.
Les voyageurs, sidérés et apeurés, se taisent. Personne n’ose bouger le petit doigt au risque de ramasser « le morceau » à la figure.
Nous arrivons à la gare du Nord, il y a foule énorme qui assiste à une scène de bagarre entre bandes rivales. Le sang coule abondamment qui macule le sol. Nous venons d’assister là à une scène tant redoutée. Enfin, le train redémarre et nous poursuivons notre voyage jusqu’à Orry-la-Ville.
En résumé, en 8 voyages nocturnes sur les deux principales lignes des transports franciliens classées à haut risque, j’ai pu constater plusieurs actes de vandalisme : des tagueurs qui agissent en toute impunité pour dégrader les biens publics ; des incivilités en tout genre telles que la déjection sur les strapontins de liquide organique excrémentiel, des tapages tous azimuts, des scènes de bagarres (une dizaine environ) dont quatre se déroulant à l’intérieur des trains. Laisser croire que les Français ne vivent pas dans l’insécurité au quotidien, c’est faire preuve d’amateurisme ; c’est un aveu manifeste de laxisme et d’incompétence. Les problèmes d’insécurité sont si grands dans nos banlieues qu´il serait temps de prendre le phénomène à bras le corps pour le traiter durablement.
Malgré la détresse des Français face à l’insécurité, des voix se lèvent dans cette campagne pour stigmatiser de plus en plus fort les propos empruntés (racailles) à une habitante du quartier exaspérée, par l’ancien Ministre de l’Intérieur.
Ceux qui brûlent des voitures en toute impunité dans les cités, graffitent des trains et les rames de Métro, agressent les personnes âgées et violent nos gamines… s’ils ne sont pas des racailles, que sont-ils ? des enfants de chœur ?
Il y a là deux poids et deux mesures ; de la manipulation dans l’air. Un homme de Gauche par excellence, président d’une Région et éminent par ses fonctions politiques au sein d’un parti qui a déjà gouverné la France par le passé, peut parfaitement traiter les Harkis des sous-hommes sans que cela entraîne l’embrasement des quartiers ; le même personnage peut aussi récidiver pour enfoncer le clou et affirmer, « que l’équipe de France de foot, n’est composé majoritairement que par des Noirs… ! c’est inadmissible. » Là aussi c’est normal, l’on ne réagit que mollement, ce n’est pas grave car ces propos ont été tenus par un homme venant du peuple de Gauche.
En revanche, il a suffi qu’il soit prononcé – par un homme de Droite – des propos empruntés à une habitante du quartier pour voir la troupe des banlieues (jeunes français issus de l’immigration) descendre dans les rues pour brûler les voitures et les magasins, mais aussi, défier l’autorité publique de la République qui leur a accordé la citoyenneté en raison de la présence, sur le territoire national, de leurs parents.
Ce qui me surprend dans cette campagne présidentielle qui s’achève, moi le Franco-africain et observateur de la vie politique française, c’est le discours antilibéral de la coalition PC, LCR, LO, Verts, altermondialistes et autres. Je ne comprends pas très bien le sens de ce genre de discours anti-économique du libéralisme ; on ne va pas tout de même soviétiser l’économie française dans la mesure où les systèmes totalitaires du centralisme économique ont prouvé leur inefficacité à faire le « bonheur » des peuples.
Au cours de ces soixante-dix dernières années, l’histoire nous enseigne que l’idéologie socialo-communiste révolutionnaire n’a pas réussi à sortir les peuples du sous-développement par les miracles économiques annoncés à tous les discours : de l’URSS des Staline, Lénine, Khrouchtchev, Brejnev, Tchernenko, ou de Iouri Vladimirovitch Andropow… en passant par la RDA des bourreaux, le Cuba du despote F. Castro, la Roumanie du Néron (Nicolae Ceaucescu) des Carpates ou encore, le Vénézuela du maître-chanteur (Hugo Chavez), sanguinaire en chef… ces régimes, par leur enrichissement facile au nom de l’État dont ils ont la charge, ont plongé leur peuple dans le marasme et la misère.
Par le perpétuel discours démagogique, l’idéologie socialo-communiste de toutes les contrées laisse croire – aux peuples qu’ils assujettissent par le système d’assistanat qui ne cesse de plonger des familles dans la précarité – que l’on peut bâtir une « société égalitaire et d’abondance » sans trimer. Le tout pour un étatisme et un assistanat n’ayant pas fait leurs preuves ni à Cuba, ni en ex-URSS, ni en Roumanie des Ceaucescu ; il y a de quoi poser de questions sur le « bien-fondé » des discours de ceux qui attaquent le libéralisme français et la BCE (banque centrale européenne). Mais, entre le régime étatique d’assistanat perpétuel qui ne laisse pas beaucoup de marge aux personnes sans emploi pour s’en sortir socialement et le système libéral, je préfère le « libéralisme du progrès ! » celui qui permet à tout un chacun de vivre dignement grâce à son travail et grâce aux bienfaits du libéralisme économique. Certes, le système a encore des failles et recèle quelques imperfections. Mais par la réflexion et la concertation entre forces économiques et citoyens, on peut « moraliser » le capitalisme en lui donnant un « visage humain » pour plus de solidarité.
Si, depuis toujours, la France a su défier la misère, c’est en partie grâce à son économie libéralisée qui crée des richesses et des emplois ; c’est aussi grâce à ses institutions politiques qui confortent et protègent les données essentielles de notre démocratie dans le jeu économique !! Et c’est grâce également à sa classe ouvrière qui, depuis toujours, a su entretenir les « luttes légitimes » pour le maintien du pouvoir d’achat et surtout, veiller à l’équilibre entre pouvoirs économiques créateurs des richesses nationales et pouvoirs politiques régulateurs de l’État.
Petit à petit, les représentants de la classe ouvrière française ont abandonné les vraies valeurs des luttes sociales qui furent celles des années 1953-1981 pour s’attaquer aveuglément aux grands capitaux, poumon de notre économie. C’est en grande partie en raison de cette inconséquence politique que le PCF a dégringolé d’année en année pour tomber si bas à un scrutin présidentiel de 2007 de 1,57 % des voix.
Et pourtant ! le PCF représentait une force de contre-pouvoir dans l’échiquier politique français. Remontons – un peu – le temps pour voir y voir clair :
Aux élections législatives du 30 novembre 1958, le PCF avait fait un score de 20,60% des voix tandis que l’extrême droite ne faisait qu’à peine 0,90 %.
Aux élections présidentielles de 1969, au premier tour (le 1er juin), le candidat du PCF, M. Jacques Duclos avait devancé MM. Michel Rocard (parti socialiste unifié - 3,61 %) et Gaston Defferre (SFIO - 5,01 %) ; et fait mieux (21,27 %) que le candidat centriste M. François Bayrou en 2007 (18,57 %).
Le dernier candidat du PCF à avoir obtenu de bons résultats aux présidentielles est Georges Marchais. En 1981, il a dégagé un score acceptable de 15,35 % au premier tour alors que le front national n’avait pas présenté de candidature.
Mais la « Gauchisation » de plus en plus dure du PCF en soutenant par exemple, des régimes sanguinaires de l’URSS des goulags, de Castro, de Kim Il-Sung ou du couple Ceaucescu a fait chuter le parti.
Après la disparition de M. Marchais de la vie politique du PC, ses successeurs (André Lajoinie, Robert Hue et Marie-George Buffet) ont précipité la chute du PCF le réduisant à un minable score de 1,57 %. Les luttes sociales qui étaient autrefois la cheville ouvrière du PCF ont été abandonnées au profit des discours qui ne font plus recette. Le Front National en embuscade « avait vu juste » (l’effondrement prévisible du PC) et a repris les thèmes qui préoccupent les Français au quotidien et auxquels les partis de Gauche ne répondent que par des discours évasifs et de négation. Résultats : l’électorat qui votait majoritairement à Gauche du PCF (21,27 % en 1969 et 15,35 en mai 1981) s’est réfugié à Droite et dans le vote protestataire au sein du Front National. La preuve : les habitants de la petite commune de Moulin-des-Loups (Nord de la France), bastion communiste par excellence, ont voté massivement au premier tour pour le candidat de l’UMP.
Ce revirement à droite et à l’extrême-droite de l’électorat communiste se justifie par l’absence des vraies propositions de politique sociale qui rassurent. Pendant cette campagne, le mot d’ordre de la candidate du PC a été : « Il faut battre la Droite… ! il faut battre Sarkozy… » Mais « battre » Sarkozy, ce n’est pas un thème d’un choix de programme économique qui aurait mobilisé leur électorat.
Pour cette élection, le vrai de débat de société qui intéresse les Français doit être centré autour de neuf principaux thèmes :
•Le pouvoir d’achat,
•L’emploi,
•L’insécurité,
•L’immigration,
•La politique extérieure de la France (menaces terroristes qui frappent à nos portes, expansionnisme effréné chinoise et indienne sur les marchés mondiaux…),
•Le dossier des retraités mal rémunérés,
•La crise du logement,
•Le réchauffement de la planète,
•La Mondialisation, le problème des délocalisations...
Conclusion : J’ai l’intime conviction que les Français choisiront le futur locataire du château Élysées-Bourbon, non pas sur la base des critères sectaires en émettant un vote à caractère purement ethnique ou religieux, mais sur un vrai choix de société, et sur un projet économique cohérent susceptible d’éradiquer la précarité et le régime d’assistanat perpétuel qui conduit inexorablement à l’indigence. Car c’est par le travail bien rémunéré et par l’effort individuel reconnu par la société que l’on réussit à reconstruire sa propre vie (acheter un logement ou se loger confortablement, payer ses dettes ou s’offrir des vacances… et pour les célibataires, envisager de convoler en justes noces…).
Si l’aide publique en direction des personnes les plus démunies est indispensable pour ne pas laisser périr ou dépérir les personnes en grande difficulté, il va de soi que la petite retraite ou le RMI ne sont pas de nature à permettre au bénéficiaire de sortir de la précarité pour réaliser un projet personnel ; par exemple, l’achat d’un véhicule ou le financement d’un projet… Les conditions matérielles sont si précaires qu’il n’est pas possible d’envisager quoi que ce soit.
C’est pourquoi, je soutiens l’idée que, dans une société de progrès, il est important de privilégier le travail plutôt que l’assistanat ; la revalorisation du pouvoir d’achat des travailleurs par l’augmentation substantielle immédiate du SMIC, la lutte contre l’inflation par exemple, sont des propositions concrètes que le peuple de France attend des candidats.
Si seulement 30 à 60 % des milliards d’euros engloutis chaque année dans l’UNEDIC et dans les caisses de la CAF pour financer le RMI pouvaient être consacrés au financement des chômeurs désirant créer leurs TPE/PME… pour sortir de la précarité, je suis persuadé qu’un pas de géant sera franchi en France dans la « deprécarisation » des RMISTES et dans la lutte efficace contre le chômage et la pauvreté.
Pour revenir aux remous de l’opinion provoqués par la crise économique née juste après l’introduction de la monnaie unique (l’euro), je dirais que la classe politique, toutes philosophies confondues, porte une lourde responsabilité dans ce malaise. La monnaie nationale est une longue histoire d’amour entre l’État et les citoyens ; la monnaie, c’est aussi une histoire des us et coutumes et chaque pays a son histoire. L’histoire de France n’est pas celle du peuple danois ou du peuple britannique. Depuis des siècles, le Franc a marqué l’Histoire de France (histoire d’une pièce d’or frappée en 1360 sur ordre du roi Jean II de France appelé : Jean II Le Bon – dynastie des Valois). De génération en générations, les Français ont été imprégnés de leur monnaie et on n’efface pas, d’un trait de crayon, plus de 645 ans d’Histoire.
Le deuil du Franc a été mal vécu et on n’a pas laissé le choix au peuple Français d’adopter la nouvelle monnaie. L’euro, à peine introduit dans nos assiettes, a fait explosé le vase de la ménagère. Ce dernier point est intéressant dans la mesure où, l’inflation née depuis l’introduction de la monnaie unique le 1er janvier 2002, ne cesse d’étrangler chaque jour, les petites bourses ; les prix s’envolent de façon exorbitante.
À titre d’exemple : la hausse vertigineuse du pétrole passé de 30$ à 65$ le baril. Le thermomètre de prix des stations services ne cesse de monter. La fièvre de la crise donne des vertiges aux porte-monnaie des ménages les moins lotis.
La baguette de pain qui, en décembre 2001 coûtait à peine 3,80 Francs est passé à 11,39 Francs (1,70 euros), la bouteille d’eau cristalline (150 cl) chez l’épicier du coin frôle les 14,00 Francs (1,90 euros) ; louer un studio à Paris ou en banlieue (2 285,00 Francs ou 500,00 euros – 5 256 Francs ou 800 euros) devient mission impossible pour la personne qui n’a pour revenus que le SMIC (1 200,00 Euros).
Les trois dernières années qui précédèrent l’euro (1999/2000/2001), avec un billet de 500,00 Francs (76,22 euros), un couple avec trois enfants pouvait faire des achats dans un supermarché et remplir son caddie pour une semaine de courses. Mais aujourd’hui, avec 100,00 euros de courses (657 Francs), le Caddie est presque vide. Avec une telle inflation, même avec le Smic à 1 500,00 euros brut, le smicard n’a aucune chance de louer un studio puisque les bailleurs exigent un salaire du triple du prix du loyer mensuel.
Les Français attendent beaucoup, beaucoup de la personne qu’ils vont choisir dimanche prochain ! le futur chef de l’État devra tenir compte des données sociales qui provoquent l’inaction et la précarité. C’est ce qui me fait dire que, pour rebâtir un nouveau projet de société qui redynamise la croissance, « il faut concilier les forces économiques des organisations patronales et les forces démocratiques des représentants des salariés » ; le but étant de mettre la « locomotive France » sur les rails de la relance de la croissance pour créer une dynamique autour de l’emploi, et extirper les chômeurs de la précarité. Et partant de cette réflexion, l’organisation des « ÉTATS GENERAUX DE L’EMPLOI » est vivement souhaitée.
MANUEL RUBEN N’DONGO
CONTACTS : desidees-etdes-hommes@hotmail.fr
Fuente: Manuel Ruben N´dongo