APPEL A LA MOBILISATION DE L’OPPOSITION DEMOCRATIQUE CONTRE UNE NOUVELLE OBIANGISATION DE LA GUINEE-EQUATORIALE
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Réflexion sur l’increvable dictature équato-guinéenne !

Par : Manuel RUBEN N’DONGO, écrivain franco-africain et Consultant politique.

Il y a exactement, deux cent soixante dix neuf mois et onze jours que M. Teodoro Obiang Nguema, tortionnaire narcissique, imposteur chef des armées sous Macias Nguema et thaumaturge de sales besognes, volait la démocratie au peuple équato-guinéen en devenant tout simplement le chef du CSM « Conseil Suprême Militaire » instauré juste après la chute du Président M. Francisco Macias Nguema le 03 août 1979.

Le récit de cette sombre affaire du renversement de M. Macias Nguema par un groupe d’officiers démocrates que je m’empresse aujourd’hui de porter à la connaissance de toutes et tous en Guinée-Équatoriale, s’avérait nécessaire pour clarifier, en cette veille d’une énième farce électorale dictatoriale, l’opinion publique occidentale & internationale.

Les mots qui suivent ne sont pas une énième mouture, il s’agit en fait de mieux comprendre ce qui s’est réellement passé après « la glorieuse fête du 05 mars 1979. » En effet, la dictature fêtait le 10ème anniversaire du triomphe du « régime du peuple » contre le complot impérialiste qui visait à abattre le « pouvoir du peuple. »

En gros, comme chaque année à la même période, il s’agissait de fêter l’échec de la tentative du coup d’Etat orchestré le 05 mars 1969 par M. Atanasio Ndong Miyone, Ministre des Affaires Etrangères du premier gouvernement de la première République de Guinée-Équatoriale. Mais, ce sera un élément de trop déclencheur de la révolte des officiers.

Il convient de rappeler, que ce coup d’Etat avorté avait eu lieu quelques jours après le retour d’un voyage officiel que M. Ndong Miyone avait effectué en Espagne. A cet effet, le régime de Macias Nguema, patronné par le tout puissant chef des armées de Malabo M. Teodoro Obiang Nguema avait accusé l’Espagne franquiste d’être à l’origine de ce complot « impérialiste ».

Que s’est-il réellement passé ? Résumons !!

En raison de ses amitiés communistes avec les pays réactionnaires puisque opposés à l’impérialisme et au capitalisme, M. Macias Nguema et son bras armé (sous Macias : Teodoro Nguema Mbanzogo dit, Teodoro Obiang Nguema) ont envoyé la plupart des jeunes originaires de Mongomo proches du clan, suivre leurs formations militaires à Cuba, en URSS, en Corée du Nord et en Chine. Mais ces jeunes, pour se rendre dans ces pays, devaient transiter à chaque occasion par certains pays occidentaux (Espagne, France, RFA…) et ont vu des choses : le fonctionnement d’un Etat de droit. Ils n’étaient pas dupes, bien qu’originaires de Mongomo. Ils voulaient un changement.

De retour au pays, ces jeunes, promus au rang d’officiers ont supporté de plus en plus mal les assassinats d’innocents dont le commanditaire était, non pas M. Francisco Macias Nguema, mais Teodoro Obiang Nguema qui régnait sur Malabo et sur la Guinée-Équatoriale en maître absolu puisque M. Macias Nguema vivait « reclus » depuis des années dans son village natal à Nzeng-Ayong.

Du coup, cette pilule ne passa plus et la révolte couvait dans les casernes. M. Félix Mba Nchama, brillant officier combattant et ses principaux Lieutenants proches du clan, ont mis en place un plan pour mettre fin à cette sanglante dictature. Mais que faire ?

Certains éléments sont à Malabo et les autres à Mongomo entourant le Président Macias Nguema.

Entre mars et juillet 1979, le brillant Officier Mba Nchama accéléra les va et vient entre Santa Isabel, Bata, et Mongomo !!

Il planifia sa stratégie. Mais deux inconnues demeurèrent sur les deux hommes clés du régime de Macias Nguema qui demeuraient tous deux à Malabo, Capitale de la République :

Le tout puissant chef et gouverneur des armées de Malabo, M. Teodoro Obiang Nguema
L’influent Vice-président de la République et Président de la République par Intérim, M. Bonifacio Nguema Essono

Comment allaient-ils réagir lorsqu’ils seront mis au courant du projet des jeunes officiers ?

Il faut dire qu’à Bata et à Mongomo, les jeunes officiers avaient déjà accompli le travail extraordinaire de rallier pas mal de monde en vue d’une alternance démocratique.

Il convient de souligner, que depuis quelques temps, Mr Macias Nguema était déjà surveillé de près. Ses faits et gestes ainsi que toutes les communications ou appels téléphoniques venant d’ailleurs ou de l’Etat Major Militaire (le QG dirigé par Obiang Nguema) de Malabo faisaient l’objet d’un minutieux filtrage.

Entre juin et juillet, M. Mba Nchama était à Malabo et pris contact avec M. Obiang Nguema, son chef supérieur pour lui soumettre le projet. Ce dernier, tremblant d’effroi et croyant à une sordide opération visant à le mettre à mal avec son oncle Président refusa clair et net.

Aussitôt que Mr Mba Nchama sorti de son bureau, Obiang Nguema décida de mettre au courant le président Macias Nguema. Trop tard !! Les communications ne passèrent pas. Les jeunes officiers avaient bien fait leur boulot et respectèrent à la lettre les consignes données. Obiang Nguema paniqua et perdit les pédales.

Le temps pressait !! Obiang Nguema chercha désespérément à joindre le président Macias Nguema. Entre temps, M. Mba Nchama dû aussi convaincre le Vice-Président de la République M. Bonifacio Nguema Essono, le seul à pouvoir obtenir la neutralité de Cuba dont la présence militaire en Guinée-Équatoriale assurait la protection du régime et faisait terriblement peur aux auteurs du renversement de Macias Nguema.

Aussitôt informé, M. Nguema Essono, désireux de voir s’opérer une véritable démocratie pluraliste en Guinée-Équatoriale, approuva la chute du régime dont il était le Vice-Président et convoqua de toute urgence à la Présidence de la République où il avait ses bureaux, l’Ambassadeur de Cuba à Malabo. Ce dernier fut sommé de « respecter la stricte neutralité sur les événements qui pourraient se produire en Guinée-Équatoriale… etc. » Un acte courageux !!!

Pendant ce temps, M. Obiang Nguema n’ayant pu joindre Macias et sentant petit à petit se creuser un vide autour de lui, accepta finalement de rencontrer à nouveau M. Mba Nchama qu’il invita à son bureau. Le même projet lui fut de nouveau soumis. Il s’agissait de mettre sur pied un « Conseil Militaire Suprême provisoire » dont le but était d’organiser la transition vers la démocratie pluraliste par l’organisation, à moyen terme, d’élections générales libres : législatives et présidentielles.

Il faut signaler, que ces jeunes officiers n’étaient pas ambitieux et ne voulaient pas confisquer le pouvoir !! Ils souhaitaient une transition démocratique et décidèrent que le CMS qu’ils venaient de constituer soit présidé par l’officier supérieur de l’armée équato-guinéenne de l’époque et ce, en la personne de M. Obiang Nguema. Toujours machiavel et narcissique !! C’est du bout des lèvres que ce dernier accepta le poste.

Avant de quitter Malabo pour Bata où la destitution de Macias devait se passer, M. Obiang Nguema confia à M. Félix Mba Nchama une mission plus que délicate : il devait aller confier sa famille (femmes et enfants) à Fabien MBA OBAMA, son demi-frère qui résidait à Assock (Gabon) et ce, avant le déclenchement du renversement par la force, du régime de Macias. Car Obiang Nguema était persuadé de l’échec du coup d’Etat et voulait, avant tout mettre sa famille à l’abri, au Gabon. Et dans le pire de cas, il profiterait d’un éventuel échec pour s’en fuir et les rejoindre là-bas au Gabon.

Effectivement, la famille de M. Obiang Nguema était restée cachée au Gabon pendant le déroulement du coup d’Etat contre Macias, elle ne fut de retour en Guinée-Équatoriale que quelques mois après la chute du régime de l’oncle.

Mais cet homme là, cynique et sans aucune parole, n’a pas tardé à trahir les projets de ceux qui, jeunes officiers de l’armée équato-guinéenne, avaient pensé un jour qu’il était temps d’en finir avec la barbarie que faisait régner le précédent régime.

Aussitôt installé dans ses habits de Président de la République, M. Obiang Nguema a pris ses compagnons à contre pied. Ceux qui l’ont installé au pouvoir ont été purement et simplement écartés !! A commencer par le brillant officier M. Félix Mba Ntchama, membre influent du CMS, nommé aussitôt après la chute de Macias, Ambassadeur en Ethiopie.

M. Bonifacio Nguema Essono qui avait effectué une intervention ferme et efficace auprès de l’Ambassadeur de Cuba en Guinée-Équatoriale afin que les militaires cubains présents ne puissent empêcher la chute de Macias Nguema, a été mis au placard et condamné au silence.

Le projet de démocratisation de la Guinée-Équatoriale voulu par les auteurs du coup d’Etat contre Macias Nguema et accepté par l’actuel tout puissant maître du pays, fut aussitôt abandonné.

Pendant 23 ans de règne, M. Obiang Nguema a plongé le pays dans la préhistoire multipliant par mille, les atrocités & assassinats. Il a oublié, que si M. Francisco Macias Nguema n’avait pas été élu premier Président de la République et ce, grâce aux voix de la coalition des nationalistes de MM. Atanasio Ndong Miyone, Edmundo Bossio-Dioko et Andrés Moisès-Mba Ada, il ne serait jamais devenu le chef tout puissant de Guinée-Équatoriale qu’il est aujourd’hui.

M. Obiang Nguema oublie enfin que si M. Macias Nguema ne l’avait pas promu au rang d’officier supérieur de l’armée, il ne serait jamais devenu Président de quoi que ce soit.

Pour gagner la confiance de son oncle Président, et pour arriver à ses fins morbides, il a trahi, condamné et ordonné l’exécution de centaines de milliers d’innocents.

Peuple de Guinée-Équatoriale,

L’homme au pouvoir ne cesse de vous tromper

Il ne cesse pas non plus d’assassiner vos enfants.

Votre terre est moite du sang des innocents lâchement assassinés

Les orphelins, veuves et veufs pleurent leurs chers disparus.

Un quart de votre population vit en exil, le dépeuplement s’accentue, les villages fantômes se transforment en une véritable désolation.

L’économie est exsangue... Pendant ce temps, les comptes bancaires du clan au pouvoir débordent à l’étranger dont les sources émanent des richesses nationales pillées.

Les hôpitaux sont complètement délabrés et manquent cruellement de médicaments. Et lorsqu’un citoyen modeste veut se faire soigner à Bata, à Malabo, à Acourenam ou à Mongomo même pour une simple grippe ou un maux de tête banal, il ne trouvera nulle part de quoi soulager son mal. Alors que les barons du régime en place, s’ils se sentent malades, se permettront le luxe d’une évacuation médicalisée d’urgence très coûteux vers une clinique, un Hôpital de France, d’Espagne ou des USA.

Quel mépris pour la démocratie !! Quel mépris pour la dignité et le droit à la vie de la personne humaine !!! Quelle honte pour un chef d’Etat dont le premier rôle est d’assurer soins et protection pour sa population toute tendances confondues sans aucune discrimination.

Peuple de Guinée-Équatoriale, après des décennies d’humiliations, de souffrances et d’interminables agonies, ne pensez-vous pas que le temps est venu de dire non à cette effroyable dictature ? Pourquoi aller voter pour un régime qui depuis un quart de siècle vous condamne dans l’ignorance et la misère absolue ? Comment pouvez-vous imaginer, que celles eu ceux qui, depuis un quart de siècle ont instauré la barbarie et la mort comme instruments du pouvoir pourraient changer les destinées de ses fils et filles ?

N’ayez pas peur, peuple de Guinée-Équatoriale !! La communauté internationale est avec vous et suit de près les événements. Elle vous soutient et vous soutiendra. Il faut résister contre cette opération de « légitimisation » d’un régime barbare qui fait des puits de pétrole équato-guinéen une arme de chantage pour garder les Occidentaux sous sa coupe.

Mais, l’Occident n’est pas dupe !! Il y a dans cet Occident, des forces démocratiques contre la barbarie d’où qu’elle vienne. Elles veillent et parfois se taisent, mais non pas par complaisance vis-à-vis d’une quelconque dictature, mais par soucis de cohérence démocratique pour réagir plus efficacement au bon moment !!

Peuple de Guinée-Équatoriale, quelle que soit votre souffrance et vos déceptions antérieures, soyez-en sûr, que les centaines de milliers de victimes équato-guinéennes causées par cette dictature sanguinaire ne resteront pas impunies. La justice universelle des peuples libres jouissants des droits constitutionnels & institutionnels veille sur la Guinée-Équatoriale. Tôt ou tard elle demandera des comptes aux auteurs de ce génocide qui se perpétue depuis 34 ans.

Notre conseil : Le mieux serait de ne pas aller voter demain !! Grâce à cet acte de courage patriotique, la dictature sera vous désavouée.

C’est vous peuple de Guinée-Équatoriale qui sortirez vainqueur parce que vous aurez refusé de cautionner la réélection d’un dictateur qui n’a pas besoin de cette mascarade d’élection pour poursuivre ses sales besognes et se maintenir au pouvoir contre vents et marées.

Pour conclure, je préconise l’organisation immédiate à Paris (FRANCE), d’un Colloque de Réflexion sur les « Fondements démocratiques & institutionnels » de la Guinée-Équatoriale du XXIème siècle. A ce propos, je lance un appel à toute l’opposition démocratique équato-guinéenne et plus particulièrement celle basée en Espagne (RENAGE, UP, PPGE, CPDS, MAIB… etc) de se concerter afin qu’ensemble, nous puissions discuter de la réunion de Paris sur l’éventualité de bâtir « une Force Commune d’Alternative » contre la dictature et pour le rétablissement d’une réelle démocratie dans ce pays.
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Manuel RUBEN N’DONGO est aussi l’auteur de deux ouvrages :

1-) Regard sur l’Immigration Africaine en Europe (Éditions des Écrivains Paris 1999-2000) France

2-)L’Afrique Sud-Saharienne du XXIème Siècle (Éditions l’Harmattan Paris 1997) France
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Préface de M. Bernard Stasi, ancien Ministre, Médiateur de la République

Contacts E-mail : lebaron12demirepoix@hotmail.com



Fuente: Melle Marie Caroline DE-MIREPOIX - FRRAGE. Paris (

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