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Editorial

LA GUINEE EQUATORIALE : OUBLIEE DE L´HISTORE DE LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE ?


publicado por: Jean Noel Nzue Ondo nguema el 15/09/2008 1:58:21 CET

LA GUINEE EQUATORIALE : UN FRONT AFRICAIN DE LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE
NB. Toutes mes excuses pour l´absence de notes de bas de page qui n´ont pu être ajoutées, ceci dû aux problèmes techniques émanant de ce site web.

S’il est un thème qui n’a pas fini d’être étudié dans l’histoire contemporaine de l’Espagne, c’est bien la Guerre civile qui a eu lieu entre 1936 et 1939. Il faut d’ailleurs reconnaître que la Guerre civile espagnole a constitué une des questions très controversées et très subjectivement comprises. La Guerre civile espagnole a été de multiples fois revue et réécrite, et il existe une énorme bibliographie à son sujet. Mais cela ne veut pas dire que la question soit épuisée, bien au contraire, des recherches continuent d’être faites. Des récits, des mémoires et d’autres formes de documents continuent de construire la mémoire collective de cet événement historique qui a affecté des millions de personnes. Javier Tussell ne manque pas de préciser à ce propos :

”El mayor problema para el historiador respecto de ella no estriba en la ausencia de bibliografía, que es oceánica, sino en lograr la objetividad. El historiador ha de intentar ser humilde, consciente de que nunca será posible llegar a la historia definida de unos hechos que afectaron de manera tan grave a la vida colectiva de los españoles.”

Dans cet océan de bibliographie consacrée à la Guerre civile espagnole, il est déplorable de constater une absence ou une ignorance quasi générale des ramifications de la guerre sur d’autres théâtres que l’Espagne métropolitaine. On ne cessera de rappeler que la Guerre civile est initiée en Afrique, par les troupes stationnées au Maroc sous le commandement du Général Francisco Franco Bahamonde. Cette particularité en cache une autre : la Guerre civile s’étend en Afrique équatoriale et évolue concomitamment à son déroulement sur les théâtres de l’Espagne métropolitaine. Aussi, José Luís Vila-Sanjuán, un des rares auteurs à évoquer ce sujet, déplore cette absence d’intérêt de cette partie de la Guerre civile espagnole :

”Muy poco, casi nada, se ha escrito sobre lo ocurrido en Guinea en aquellas fechas de julio de 1936 que conmovieron a toda España. Y Guinea, aunque distante y en Africa, también era España. Era mucho más España que Marruecos, porque Guinea era una colonia, mientras Marruecos (exceptuando las plazas de soberanía) era un protectorado.”

Y a-t-il ici matière à discrimination dans l’histoire contemporaine de l’Espagne ? Car depuis que nous avons commencé à aborder ces lignes sur l’histoire de l’Espagne, nous n’avons cessé de mettre en relief les liens étroits qui unissent cette puissance coloniale à ses possessions africaines. Nous recherchons, autant que faire se peut, certains événements ayant influencé le processus historique de l’Espagne depuis la Seconde République, mais qui ont des liens étroits avec l’Afrique espagnole, en particulier la Guinée espagnole. L’historiographie de la Guerre civile paraît assez étrangement superficielle – sinon silencieuse – sur le déroulement de la Guerre civile espagnole en Afrique. Et lorsque l’on parle de l’Afrique dans cette guerre, c’est pour mentionner une ou deux phrases relevant que : « La Guerre civile débute avec les troupes basées au Maroc, commandées par le général Franco… » ou bien « La Guerre civile espagnole commence le 17 juillet 1936 avec le soulèvement des troupes basées en Afrique… ». Dans tout cela, Il faut cependant relever une certaine prise en compte des événements survenus en Afrique du Nord et des Canaries, par le simple fait que les analystes et les historiens sont amenés à mentionner le point de départ de la guerre. Pourtant, deux faits paraissent assez importants à relever : 1) La guerre civile est menée essentiellement par les officiers africanistes. 2) La Guerre civile débute avec le soulèvement des troupes espagnoles basées au Maroc (Melilla, Tétuan) et les Canaries, sous le commandement du général Franco (envoyé en exil aux Canaries avec le général Orgaz), futur chef du camp nationaliste victorieux et chef de l’État espagnol.
Un des plus grands hispanistes de la Guerre civile espagnole, Hugh Thomas, est l’un des spécialistes à avoir développé quelques grandes lignes sur le déroulement de la guerre au Maroc, révélant l’importance de ces moments de la tragédie espagnole, par le soulèvement des troupes basées en Afrique :

”L’insurrection commença à Melilla, la ville située le plus à l’Est du Maroc espagnol, et historiquement la ville la plus importante de toute l’aventure marocaine de l’Espagne, bien que la capitale du protectorat fût Tétouan. […] Au même moment, Franco et le général Orgaz qui avait été, lui aussi, exilé aux Canaries à la suite de l’insurrection manquée en avril, se rendaient maîtres de Las Palmas. Franco proclama la loi martiale dans l’ensemble de l’archipel. Tandis qu’il était en train de dicter un manifeste, le coup de téléphone prévu de Casares Quiroga arriva et Franco fit répondre au Premier ministre qu’il était occupé à passer en revue les garnisons. Á cinq heures et quart du matin, le 18 juillet, Franco lança son manifeste. […] Cette proclamation fut radiodiffusée par toutes les stations des Canaries et du Maroc espagnol. Alors, dans la chaleur de l’aube du 18 juillet, le soulèvement se déclencha sur le territoire métropolitain.”

Quant au développement de la guerre en Afrique subsaharienne, notamment en Guinée espagnole, nous devons reconnaître que, dans ce domaine, beaucoup reste à écrire. Bien que dans ses débuts (18 juillet-18 septembre), le front guinéen soit resté relativement calme, la Guerre civile espagnole connaît ses moments de violence en Guinée espagnole.
L’absence de ce front inconnu laisse transparaître néanmoins une chose bien logique : si déjà on a du mal à considérer que l’Espagne dispose à cette époque des colonies dans le Golfe de Guinée, il apparaît presque incongru de se demander pourquoi les événements de cette même conflagration survenue en Guinée espagnole ne sont pas souvent évoqués par des spécialistes. Cela voudrait-il dire que les milliers de citoyens espagnols – on ne parle même pas des populations indigènes sans statut de citoyen – n’avaient pas de valeur aux yeux de la métropole ? L’administration coloniale, son gouvernement ainsi que de nombreux autres citoyens espagnols de tous les secteurs de la vie coloniale, avec en leur sein de très hautes personnalités qui ont étendu l’œuvre colonisatrice ou l’action civilisatrice de leur pays, n’avaient-ils pas droit à une place dans l’histoire contemporaine de l’Espagne ?
Dans le Golfe de Guinée, la Guerre civile se déroule sur deux principaux théâtres d’opérations, à savoir : l’espace maritime du Golfe de Guinée et l’île de Fernando Poo, puis la Guinée espagnole continentale (Río Muni).

1. Le soulèvement dans l’espace maritime du Golfe de Guinée et sur l’île de Fernando Poo

L’avènement du Front populaire , suite aux élections de février 1936, intervient dans une Espagne divisée, mouvementée et plongée plus que jamais dans la violence. Celle-ci atteint un tel paroxysme que, comme le commente E. Aunós Pérez, « au début de 1936, poser la question aux Espagnols sur ce qu’ils voulaient était les obliger à donner la réponse suivante : la guerre civile ».

A. Au crépuscule de la Seconde République

En Guinée espagnole, la situation de violence ne se présente pas sous un aspect critique. Elle se présente même sous un aspect contraire. Bien que colonialiste, l’administration coloniale républicaine se présente sous ses meilleurs jours, avec les restructurations apportées par le gouverneur Sánchez Guerra. Les nombreux Espagnols arrivant progressivement en Guinée viennent à la découverte, dans l’optique de trouver une relative stabilité, de faire fortune et d’accéder à l’épanouissement personnel : « Aquellos españoles habían ido allí, sencillemente, por ambición. » déclare un ancien colon espagnol. En arrivant sur la terre guinéenne, les Européens n’ont qu’un seul désir, celui de réussir et trouver une place au soleil. Il y a la terre, les matières premières…, la main d’œuvre noire. Au premier abord, point de place pour la politique. On ne trouve ici que le Blanc colonialiste et le Noir asservi ; le blanc fortuné, aristocrate, terrateniente, missionnaire, administratif ou ouvrier, aventurier parfois improductif, etc. Progressivement, loin des tumultes et de la violence laissés derrière eux en Espagne métropolitaine, les Espagnols transforment la colonie espagnole, en particulier l’île de Fernando Poo, en un petit eldorado pour les Européens, dans lequel l’activité économique devient de plus en plus florissante. Cependant la vie n’est pas si facile et seul le dur labeur reste la seule garantie du bonheur. Pas de place pour la politique et la spéculation tel que le reprend ici notre ancien colon : « nosotros habíamos ido ahí a trabajar y a luchar por ganar dinero. La Península, Madrid y el Congreso quedaban muy lejos ».
Ainsi, comme nous pouvons le constater par la suite, l’activité politique paraît moins intéresser les Espagnols installés en Guinée espagnole. C’est ce qui fait d’ailleurs que, lorsque le moment des élections arrive en février 1936, avec la victoire du Front populaire, le vote n’est pas organisé dans ces territoires. Cependant, il existe sur Fernando Poo une faible présence du Front populaire, représenté par une classe d’Espagnols frustrés par leurs échecs en Guinée et quelques intellectuels épris des valeurs humanistes et défendant parfois la cause des Noirs. Quelques illuminés entrevoient même la fermeture des églises, au nom de la laïcité connue depuis l’avènement de la Seconde République. D’où les premières altercations entre ces laïcs et des cléricaux. De toute évidence, l’activisme de ces quelque 150 éléments du Front populaire ne peut bousculer tous les puissants terratenientes, latifundistes, patrons d’entreprise, la coupole de l’administration coloniale civile et militaire, et le clergé local. Ces nantis n’ont généralement pas de contacts avec les masses et ne se côtoient qu’entre eux au Casino de Santa Isabel (seul point d’attraction de la ville pour les Européens), réservé uniquement à ces derniers. Ici on n’y parle que d’affaires et non de politique. De ce fait, en dehors de quelques activistes, que l’on pourrait identifier comme étant de façon conjoncturelle du Front populaire, la Guinée continentale et insulaire demeure assez bien épargnée des événements provenant des Canaries, du Maroc et de l’Espagne métropolitaine. Une quiétude qui va bientôt être peu à peu érodée.
Dans un premier temps, les quelques inquiétudes observées par les colons se focalisent sur un éventuel soulèvement de la population noire, comme la nouvelle se répand un peu partout, en réalité orchestrée par des activistes de la Gauche incitant les autochtones à la révolte. Pris de panique, le gouverneur général Sánchez Guerra informe Madrid puis sollicite l’envoi des renforts. Il instaure en même temps un état d’exception, le 5 juin 1936, et met en état d’alerte ses 800 Guardias Coloniales disponibles. Cependant le croiseur Méndez Nuñez, envoyé par la métropole, n’arrive que le 24 juin 1936 et doit y rester jusqu’au mois d’août . Cette alerte préventive, sans impact véritable au sein d’une population qui continue de vaquer à ses occupations, se révèle pourtant comme le signe d’une instabilité croissante. La situation apparaît encore relativement maîtrisable et calme. Cependant, les informations provenant de Madrid – par des moyens de communications déjà assez compliqués – sèment un trouble dans les esprits des populations installées en Guinée espagnole.

B. Le soulèvement à Fernando Poo et la Guerre de communication (juillet 1936- septembre1936)

Pendant que la Guinée espagnole vit encore ses instants d’accalmie, l’Espagne métropolitaine est plongée dans un climat de violence insurrectionnelle. On doit admettre avec J. Tussell que l’Espagne du Front populaire vit « pendiente hacia la Guerra civil » (en attente de la guerre civile). Déchaînement de la violence incontrôlée et des assassinats, situation insurrectionnelle en Catalogne, destitution du président de la République Alcalá Zamora (7 avril 1936), radicalisation des partis et montée des extrémismes, crise au sein de l’armée, bref. Une conflagration générale n’a plus que quelque temps devant elle.
Le 13 juillet survient l’assassinat de Calvo Sotelo. Un crime tragique qui aggrave le climat de violence désormais connu dans le pays, dans un imbroglio médiatique incontrôlable et où les passions se déchaînent à la vitesse des actes de vendetta perpétrés par des éléments de chacune des parties (Gauche ou Droite). La Guerre civile devient imminente, comme le précise encore Javier Tussell :

”Su detonante final fue el asasinato del líder de la derecha, Calvo Sotelo, el 13 de julio en Madrid a manos de guardias de Asalto, como represalia del cometido por la derecha en la persona del guardia de Asalto socialista, el teniente José Castillo. Es completamente falso que el Gobierno mandara asesinar a Calvo Sotelo, pero lo grave fue la evidencia de que el ejecutivo no controlaba a sus propios agentes y mostraba la triste situación de desorden en que se encontraba el país.”

Les informations sur l’assassinat de Calvo Sotelo arrivent en Guinée espagnole le 14 juillet 1936. Un certain malaise s’installe à Fernando Poo, entre colons. La vie au Casino devient tendue et lourde, mais sans gravité apparente. Toutefois, dans un premier temps les clericales organisent quelques prières et meetings en hommage du leader assassiné. Le gouverneur en est informé et décide de sanctionner les intéressés d’une amende de 50 pesettes. Cependant, cet incident n’est pas plus grave que ne l’est l’annonce du soulèvement des troupes nationalistes au Maroc et aux Canaries. Pourtant, c’est de l’Espagne métropolitaine, encore une fois, d’où provient le vent de la guerre. D’abord par la communication sur les navires.
Á Madrid intervient la destitution du chef de la Station de communications télégraphiques de la Marine, accusé de complicité avec les insurgés nationalistes. En fait, ce dernier est arrêté par le télégraphiste Benjamín Balboa, qui prend le contrôle de la station et recommande à tous les opérateurs de bateaux de suivre désormais les ordres qui proviennent de lui. Il leur ordonne en même temps de garder les radios ouvertes et de communiquer leur situation géographique toutes les deux heures. Dans le communiqué qui va être diffusé en faveur des télégraphistes, il est mentionné le texte suivant :

”El Jefe de los Servicios de Comunicaciones del Ministerio de Marina ha sido detenido por complicidad con la rebelión. En su poder encontramos claves que también poseen los Comandantes de los buques. Desde este momento, y para que no seáis sorprendidos, si los conjurados alegan cumplir órdenes del Ministerio, no aceptéis ningún telegrama en clave. Todos los que partan de esta Nación serán transmitidos en lenguaje corriente. Considerad facciosos los que así no vayan.”

L’une des victimes de cette guerre de communication amorcée à Madrid, est le croiseur Méndez Nuñez, encore accosté à Fernando Poo. Alors que, le 21 juillet, le commandant du croiseur, après avoir reçu et mesuré la portée du message du télégraphiste Balboa, demande la permission aux autorités de Madrid de faire une inspection dans la partie insulaire de la colonie équatoriale en compagnie du gouverneur général de Guinée Sánchez Guerra, l’ordre lui est plutôt intimé de retourner en Espagne métropolitaine. Le message qu’il reçoit du Gouvernement de Madrid, deux jours après, est sans équivoque : « U.M.R.A. Vigilante. ¡Viva la República ! » Malgré cette injonction belliqueuse des autorités républicaines, ni l’équipage du Méndez Núñez, ni les agents de la Guardia Colonial – encore peut-être sous-informés – ni le gouverneur Sánchez Guerra (nommé par le gouvernement de Droite à ce poste) ne songent à se soulever au profit des insurgés nationalistes. Ces derniers vont pourtant demander leur ralliement lorsque le Méndez Núñez – en route pour la Péninsule – fait escale à Freetown au Liberia . C’est étonnamment le gouverneur Sánchez Guerra lui-même qui étouffe, le 14 août 1936, par son intervention à bord, un soulèvement sur le Méndez Núñes. Celui-ci va recevoir dans un premier temps l’ordre de repartir à Fernando Poo lorsque les autorités de Madrid, comprenant finalement que l’équipage est en train de basculer en faveur des insurgés, se ravisent aussitôt. Débarqué du navire par la force lors du bref ancrage au port de Santa Isabel, certains rebelles réussissent à prendre le large pour le Cameroun anglais voisin (Victoria), grâce à une embarcation fournie par un agriculteur allemand installé à Santa Isabel de Fernando Poo. Certains parviennent même, par des moyens forts périlleux, à regagner les Canaries acquises à la cause nationaliste.
Pendant ce temps, un autre navire, le Fernando Poo, se dirige vers Santa Isabel pour, pense-t-on, renforcer les troupes républicaines en armes. Ce qui se révèlera faux au vu du nombre d’armes dont disposait le bateau qui est dérouté vers Bata, capitale continentale, sur les recommandations depuis la Radio Ebolowa (Cameroun français) du capitaine Miguel Pozanco .
La guerre n’est pas encore officiellement déclarée en Guinée espagnole, jusqu’à ce que le lieutenant colonel Serrano, chef de la Guardia Colonial, sur les conseils du capitaine Ayuso, chef de la Guardia Civil , occupe l’île pour le compte des nationalistes. Il déclare l’état de guerre le 19 septembre 1936. Dans la nuit qui précède cette date, intervient la destitution du gouverneur Sánchez Guerra par le Gouvernement du Front populaire. Ce poste est occupé à peine une nuit par un médecin, jusqu’au matin du 19 septembre. Finalement c’est le colonel Serrano qui doit désormais remplir – en tant que plus haute autorité militaire de la colonie – les fonctions de gouverneur général. Bien entendu, il suit, comme nouveau gouverneur, les instructions du Gouvernement de Burgos. Selon un témoignage d’un ancien membre de l’administration coloniale repris par Vila-Sanjuán, le déroulement des événements de ces instants particuliers du soulèvement à Fernando Poo se fait de manière suivante :

”La consigna fue presentarnos a las 12 de la noche del 18 de septiembre. Nos reunimos unos cincuenta. Ninguno de nosotros pertenecía a ningún partido político. Pero el Frente popular tampoco se había dormido, aunque siempre siguiendo la línea moderada que marca todo el proceso de la guerra en Fernando Poo. El mismo 18 de septiembre, destituye a Sánchez Guerra y nombra Gobernador a un médico-cirujano de mucho prestigio y potencialidad económica. […] En la madrugada del 19, la isla de Fernando Poo es nacional. El teniente coronel Serrano se hace cargo del Gobierno y declara el estado de guerra, tal como habían hecho varios Generales dos meses antes.”

Bien qu’assez tardive et modérée, l’insurrection finit par atteindre la Guinée espagnole à la deuxième moitié de septembre 1936, en particulier à Fernando Poo. Cependant, si la partie insulaire de la colonie paraît plus facilement acquise à la cause nationaliste, la partie continentale quant à elle constitue en quelque sorte le « bastion » du Front populaire, sous l’étroite surveillance de l’un de ses membres, le sous-gouverneur Miguel Hernández. La Guinée espagnole, à l’instar de l’Espagne métropolitaine, est aussi partagée entre deux fronts qui s’affrontent impitoyablement (nationaliste et républicain).

2. La Guerre civile espagnole en Guinée Equatoriale continentale (Río Muni)

Si les partisans du Front populaire ont capitulé sans grande résistance – et sans effusion de sang – à Fernando Poo, il n’en sera pas de même pour la partie continentale qui est encore dominée par une administration républicaine. L’insurrection va prendre là les allures d’une guerre entre républicains et nationalistes.
Miguel Hernández, sous-gouverneur de la Guinée continentale refuse, en tant que partisan du Front populaire, de suivre ses compatriotes nationalistes qui viennent de prendre l’île de Fernando Poo. Cependant, sur la partie continentale sous son autorité, existent des clericales qui détiennent de grandes entreprises forestières entre Kogo et Benito au Sud de la partie continentale (Río Muni). Ces derniers tentent de marcher sur la capitale Bata le 23 septembre 1936, mais sans succès. Ndongo Biyogo précise que :

”A la altura de Comandachina, cerca del río Ekuku, fueron interceptados por las tropas gubernamentales. En ambos bandos, mandados por suboficiales blancos, las tropas eran negras. Al darles el ¡Alto en nombre de la República!, los contrarios respondieron con un ¡Viva el Ejército, Arriba España!”

Sur le continent, les Noirs sont bien plus impliqués dans la guerre que sur l’île de Fernando Poo. Comme nous venons de le dire, ce sont eux (en particulier les Fang) qui constituent l’ensemble des troupes.
Plusieurs insurgés espagnols de la tentative du 23 septembre, après l’échec de cette entreprise nationaliste, fuient à l’intérieur du pays pour se retrouver tantôt au Cameroun, tantôt au Gabon où, par tous les moyens possibles, ils parviennent à regagner Fernando Poo occupée par leurs partisans.
Santa Isabel reste longtemps coupée de Bata, jalousement gardée par Pozanco, Alejandro Torres García et José Sierra Companys, cousin du président de la Generalitat de Catalunya Lluís Companys, sans recevoir – au-delà de l’asile politique – une véritable aide ni de la métropole ni des autorités françaises du Gabon et du Cameroun.
Entre-temps, informées tant bien que mal sur les événements dans le Golfe de Guinée, les autorités républicaines de Madrid font partir le Fernando Poo des côtes espagnoles pour la Guinée coloniale, avec pour destination, au départ, Santa Isabel, comme cela est d’ailleurs de coutume pour ce navire commercial de la Transmediterránea. Bien informés des déplacements et des intentions du Gouvernement de Madrid à ce propos, les insurgés nationalistes organisent une expédition d’environ 200 volontaires, sous commandement du capitaine Juan Fontán y Lobe (futur gouverneur général de la Guinée espagnole), épaulé par le capitaine Hernández. Ils prennent possession d’un ancien navire de la Transmediterránea resté aux Canaries pendant l’insurrection, le Ciudad de Mahón , transformé ad hoc en un croiseur armé d’un canon. Laissant passer le Fernando Poo, ils vont se mettre aux trousses de celui-ci jusqu’en Guinée espagnole, attendant de voir ses intentions sur place. Cependant, informées par radiotélégraphie des intentions des insurgés de Santa Isabel de Fernando Poo, de confisquer le navire Fernando Poo une fois arrivée sur l’île, les autorités républicaines de Madrid lui intime l’ordre de se diriger au port de Bata, dans la partie continentale encore entre les mains des républicains. L’information selon laquelle il arrive chargé d’un équipage révolutionnaire bien armé pour venir mater la rébellion, s’avère fausse, après vérification a posteriori.
Arrivé finalement à Bata, et après un flux d’informations contradictoires sur les véritables maîtres de la ville, le Fernando Poo est immobilisé non loin du port de Bata, prisonnier flottant d’un destin tragique qui pourrait bientôt s’abattre sur son équipage. Ainsi, rattrapé par le Ciudad de Mahón l’ayant suivi de près, il va subir des bombardements de celui-ci, avant de commencer à couler lentement avec tout son équipage et de nombreux religieux ainsi que d’autres personnes ayant été gardées prisonnières dans le navire pour complicité avec les insurgés. Débarqués au port, les insurgés prennent sans grande résistance la ville de Bata et vont au secours des prisonniers du Fernando Poo. Le bombardement de la ville de Bata, précédé de la mini bataille navale remportée par le Cuidad de Mahón, met presque fin aux hostilités et les prisonniers républicains sont déportés aux Canaries.
Sans perdre de temps, tant à Fernando Poo qu’à Río Muni, les éléments nouvellement arrivés imposent leur loi sur leurs propres partisans qui se sont soulevés bien avant, et à leur tour commettent des abus. La Guinée Équatoriale est partie intégrante du nouvel État né en 1938 à Burgos et qui prend des dispositions sur la gestion de ces territoires.

Extrait de la thèse de Doctorat d´Etudes Hispaniques et Latino-Américaines (Présence espagnole en Afrique noire: colonisation et décolonisation de la Guinée Equatoriale) de Jean Noël NZUE ONDO NGUEMA. Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle


Fuente: Jean Noel NZUE ONDO NGUEMA

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