Le droit de réplique… suite et…fin !
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De même que je ne voudrais pas être un potentat qui incarne la réaction ; de même la violence m’est insupportable. La provocation et les propos vexatoires, d’où qu’ils viennent, me stimulent pour combattre avec véhémence, par la prose ou le verbe uniquement, tout esprit néfaste qui incite au mépris, à la haine raciale ou à la xénophobie.
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À vrai dire, je suis toujours étonné lorsque l’homme africain dit « cultivé » fait preuve d’inconstance. La vile réaction de Gemma (sieur ? Mme ? Melle… ?) est totalement dénuée de sens. Éternel incognito, incapable de se décomplexer, il expose la grandeur de son ridicule par l’extraordinaire exploit de fouiller les poubelles des basses œuvres politiciennes.
Vous dites : « prostitution intellectuelle » ? Ah ! Quel gros mot surexploité, vidé de sens.
Vous aimeriez que je sois cet homme qui sort de votre imagination puérile, ce laquais en livrée qui se courbe et acquiesce devant « l’autorité suprême ». Non. Je suis un homme libre de ses pensées et de ses actes. Je puis être en accord avec les propos d’une personne, comme en désaccord avec d’autres propos de cette même personne. Libre de mes opinions je n’adule, ni ne méprise et m’efforce de rester circonspect.
Peut-être suis-je un « prote » qui pourchasse les fanatiques, remueurs(euses) de cochonneries dans le paysage politique africain & équato-guinéen ?
S’agissant de vos citations extraites de l’interview du Président Chirac et du discours du Président Sarkozy au Sénégal ; sachez que, pour ma part, je n’enlèverai pas une seule virgule des extraits suivants :
Extrait de l’interview du Président Chirac : « L’Afrique n’est pas encore mûre pour la démocratie… » (au sens occidental du terme).Oui, je partage ce point de vue et ce n’est pas du racolage intellectuel !! Je tente, dans mes réflexions politiques, d’être sérieux et d’admettre les vérités. Nous sommes au XXIème siècle, et certaines tribus se déchirent toujours pour de simples histoires de patates et de bananes ? Bien que cela ne paraisse pas sérieux, cela ne m’amuse pas !
Extrait du discours du Président Sarkozy à Dakar : « l’Afrique a sa part de responsabilité dans son propre malheur, la colonisation n’est pas responsable des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux… » Là encore, je suis de cet avis. Loin d’être du racolage intellectuel, il s’agit là de faire acte de témoignage face à ce triste constat de l’histoire politique africaine.
Palabrer pour s’entendre sur le devenir d’un pays est le cheminement de la sagesse et les accords peuvent s’obtenir par la voie d’un dialogue constructif, sans en passer par des coups d’État inutiles, des conspirations ou des guerres sanglantes fratricides. C’est ma conviction profonde !
Oui ! L’immaturité politique est encore légion, en Afrique.
Le seul fait de lire vos diatribes, que vous prêtez ou empruntez aux Africains, fait preuve que vous êtes incapable d’asseoir un débat politique riche et pondéré. L’esprit de responsabilité semble vous faire cruellement défaut.
Je vous laisse le soin de pétrir la nébuleuse Afrique de convulsions haineuses. L’accusation de racisme à la moindre remise en question est devenue la parade, simpliste et quasi systématique, des personnages en manque de réponses ou à bout d’arguments comme le vôtre. Ainsi la seule réflexion que vous inspire des propos qui font état d’une triste réalité, observable dans les faits, est : Le Président Chirac et le Président Sarkozy sont racistes !
Sur le plan politique, le Président Chirac est un homme de grande respectabilité internationale. De sa présidence, il s’est opposé à la guerre en Irak ; il a soutenu économiquement le développement africain et contribué à réduire l’endettement d’un bon nombre des pays émergents dont l’Afrique en effaçant une partie de leurs dettes.
En 2005, pour soutenir le développement africain, le Président Chirac a encouragé la mise en place de la taxe dite « Chirac-Tobin » qui consisterait à taxer les billets d’avion. Cette solidarité française manifeste des dirigeants politiques, tous gouvernements confondus, à l’égard de l’Afrique ne fait pas l’ombre d’un doute ; la communauté internationale ovationne cette solidarité gauloise.
Accuser le Président Chirac ou le Président Sarkozy de racisme, équivaut à faire un mauvais procès. Rien ne peut justifier les propos abjects de « Gemma » à l’égard de MM. Chirac & Sarkozy.
Tenir de tels propos revient à comparer la politique française à celle du IIIe Reich. Lorsque le principal dirigeant d’un État mène une politique de discriminations raciales comme le fit le IIIe Reich, cela engendre la barbarie et la haine ; est-ce le cas de la France ?
Depuis des années, les gouvernements successifs de la Gaule se sont donnés pour mission de favoriser l’insertion par l’économique des minorités visibles, et notamment, des noirs. Cette insertion par l’économique n’a cessé de croître dans l’hexagone. C’est ainsi que l’on observe que dans la fonction publique, les noirs sont insérés. Le secteur privé n’est pas en reste : les noirs y sont embauchés substantiellement.
Or, Gemma, sous la multitude de noms et prénoms espagnols qu’elle porte (allez, je m’y risque : Seriez-vous espagnol(e) ?) se garde bien de parler de la situation des dirigeants politiques espagnols.
Au fait, qu’en est-il de la politique d’intégration des noirs en Espagne ? Pourquoi omettez-vous de nous en parler ?
Pourtant, de l’avis des nombreux observateurs internationaux, on constate amèrement que la société espagnole, malgré son adhésion à l’UE, et malgré également sa constitution démocratique, est encore hanté par les démons (racistes) du IIIe Reich.
Sachez que la France (à l’opposé de l’Espagne franquiste qui avait soutenu le dictateur de l’Allemagne nazi par l’envoi même d’une division armée…) a combattu l’armée hitlérienne jusqu’à la victoire finale.
En dehors des emplois domestiques qu’elle offre au compte goutte aux femmes noires qui subissent en plus, les viols de leurs maîtres (faits relatés dans les medias), comme au bon vieux temps de la colonisation et de l’esclavage, l’Espagne est incapable d’offrir aux minorités visibles (les noirs) des emplois administratifs et d’encadrement.
Gemma, qui que vous soyez, je vous invite à visiter la France ; vous y constaterez que les noirs travaillent partout : dans l’hôtellerie et la restauration de luxe ; dans le management de services ; dans la police et la gendarmerie ; dans maints services administratifs de l’État… Ici au moins, l’intégration marche et progresse.
Et chez vous, en Espagne ?
Dans un pays où les dirigeants sont racistes, le pouvoir politique ne prend pas la peine de légiférer en faveur des minorités visibles. En la matière, la France contribue qualitativement en ce sens et favorise l’ascension sociale des noirs.
Je suis fier d’appartenir à la société gauloise qui ne cesse de déployer ses efforts pour intégrer les minorités visibles.
De par la LOI N°2001-434 du 21 mai 2001, la France a officiellement énoncé la reconnaissance de la traite et de l´esclavage en tant que crime contre l´humanité.
De plus, le 10 mai, on commémore ici, l’abolition de l’esclavage.
Chez-vous en Espagne ancienne puissance coloniale des Amériques et des Caraïbes, qu’en est-il ? Que dites-vous des peuples indiens des Amériques, longtemps assujettis par « los conquistadores » ?
S’agissant de la situation africaine que vous évoquez sommairement, en 50 ans d’indépendance, tous les observateurs s’accordent à reconnaître, que « l’élite » africaine, du moins, ce qu’il en reste, a prouvé son incapacité à relever les défis du sous-développement.
Cette « intelligentsia » qui d’année en année, de décennie en décennie, n’a cessée de décevoir, ne sait que brandir la pancarte « du néocolonialisme ou de l’impérialisme occidental » pour toute réponse à ses problèmes.
Pourquoi faut-il toujours chercher à accuser le voisin quand tout va mal chez-soi ?
Je garde en mémoire la fable de la « tortue et du groupe de voyageurs » que ma grand-mère paternelle aimait nous raconter :
Un jour, partie pour un long voyage, la tortue dut affronter un obstacle : sur son chemin était couché un immense tronc d’arbre !
Impossible pour la tortue d’imaginer une issue ou un moyen pour le franchir, tandis que les autres promeneurs de la brousse (antilopes, gazelles, tigres, gorilles...) trouvaient tout naturellement ce qu’il fallait faire pour continuer leur chemin, soit en sautant, soit en grimpant… Mais la tortue qui ne peut, ni sauter, ni grimper, au lieu de lancer un SOS pour sortir de cette mauvaise passe, se mit à crier fort : « Vous là ! Vous là ! Pourquoi vouez-vous aux gémonies mes grands-parents déjà décédés depuis longtemps… ? Et pourquoi jetez-vous un sortilège à mes parents… ? »
Finalement, personne ne put tirer d’affaire la tortue…
À l’instar de cette fable, tant que l’africain vouera le colon aux gémonies plutôt que de reconnaître ses erreurs et chercher des solutions, il restera planté là, au carrefour de la désillusion et des rêves avortés qui ne mènent nulle part.
À entendre les pourfendeurs de l’Occident : « l’Afrique s’enfoncerait toujours dans le chaos à cause de la politique néocoloniale des ex-puissances… »
Ce qui est surprenant, c’est que ces mêmes délétères du paysage politique africain omettent de nous expliquer pourquoi Sékou Touré, dictateur en chef de Guinée Conakry, Idi Amin Dada, Gamal Abdel Nasser ou encore le Colonel Kadhafi qui se sont éloignés du capitalisme et de l’impérialisme occidental n’ont-ils pas hissé leurs pays au rang des pays africains les plus développés ?
Les discours purement théoriques & démagogiques vont à l’encontre du sens de la responsabilité, celui-là même qui m’anime pour engager des débats politiques sur la base de la réflexion.
Enfin, si vous l’ignoriez (peut-être n’avez-vous pas fouillé toutes les poubelles ?), sachez, que je n’ai jamais caché mes convictions politiques libérales. Dès ma rentrée en politique en 1980, lors ma première déclaration (cf. l’interview que j’ai accordé à l’époque au premier quotidien – LE CONTINENT – francophone édité à Paris) j’ai affirmé deux principes : le libéralisme économique & politique de réconciliation nationale.
De même que je soutiens l’esprit de responsabilité qui permet de tracer les voies de la réconciliation nationale des peuples, je soutiens le capitalisme avec l’idée de l’harmoniser en vue de créer les conditions qui permettent d’enrayer les inégalités sociales et le spectre de la misère. C’est ma philosophie de toujours et ma conviction profonde. Cela n’a rien à voir avec un quelconque abaissement intellectuel face à la puissante doctrine occidentale.
Tout simplement, nos philosophies se rejoignent parfois pour la défense des intérêts collectifs.
Madame, Mademoiselle, Monsieur Gemma, une simple frontière terrestre existe entre nos deux pays, mais un océan d’incompréhension nous sépare.
Cette réponse est ma dernière traversée. Vous semblez bon nageur, puisque vous ne vous fatiguez jamais. Pour ma part, je ne répondrai plus et vous laisse barboter.
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Manuel Ruben N’dongo
Fuente: Ruben N´dongo