Par Aquilino Nguema Ona Nchama.

La montagne politique équato-guinéenne accouche toujours des minables et galeuses souris quand on y attend autre chose. C’est du moins ce que l’on peut affirmer sans risque de se tromper avec la proclamation du président Obiang Nguema comme « candidat du peuple » á la présidentielle de 2003 par le parlement équato-guinéen.

Cela est d’autant plus étonnant que la Loi des partis politiques ainsi que la Constitution de notre pays ne donnent pas ces attributions au Parlement. Ce sont les partis politiques qui présentent leur candidat et la Commission électorale nationale l’accepte après examen du dossier. Nous nous demandons alors si les honorables parlementaires ont plutôt eu la sagesse de lire le contenu de ces textes avant de décider á l’unanimité ! dans un parlement soit disant pluraliste cette anachronisme politique dans un pays où le multipartisme est instauré officiellement depuis 1992. Dans ce contexte, le président Obiang Nguema serait-il donc candidat unique ou d’autres candidats seraient aussi investis candidats du peuple puisque d’autres partis y ont des parlementaires? Vote-t-on déjà au Parlement équato-guinéen l’investiture d’un candidat á la présidentielle ? Le parlement remplace-t-il déjà le PDGE au pouvoir ou les autres partis politiques ? Cet acte ne constitue-t-il pas une violation flagrante de notre Constitution par le propre parlement? Que feront ou quelles possibilités restent-elles pour les soit disant candidats de l’opposition parlementaire pour briguer la magistrature suprême dans un parlement ou le parti démocratique de Guinée Equatoriale au pouvoir est majoritaire avec 75 députés sur 80? A quoi a servi le dernier congrès du PDGE célébré á Bata l’année dernière ? Sous d’autre cieux, on pleurerait tout simplement la bêtise et on mourrait de honte ! même si en Guinée Equatoriale tout est bon pour le maintien du neveu de Macias Nguema - Obiang Nguema - au pouvoir.

Raison de cette décision parlementaire? « Les efforts déployés dans le domaine des droits de l´Homme par le président Obiang Nguema, et au regard de sa politique humaniste». Pendant que le parlement jubile et boit du champagne, plus de deux cents personnes : dirigeants politiques de l’opposition, fonctionnaires, villageois y compris femmes enceinte et enfants sont emprisonnés, torturés á mort ou portées disparues depuis le 13 mars dernier. Un humanisme sadique et sanglant ! Devant cette situation flagrante des violations des droits de l’homme, notre parlement serait-il vraiment l’émanation de ce peuple qui subit les affres d’un président sans foi ni loi ou simplement une caisse de résonance de Papa Obiang Nguema l’héritier et gérant de la boutique Guinée Equatoriale ?

Drôle de parlement, drôle de caisse de résonance, drôle d’anachronisme politique ! Cela s’appelle tout simplement soutien manifeste et participation active á la dictature !


Fuente: Aquilino Nguema Ona Nchama

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